Lors de notre entretien avec Stéphane Ratel il y a maintenant près d’un mois, nous étions loin de penser que ce COVID-19 repousserait le début des compétitions internationales au mieux à début juillet.
Pourtant, il faut se rendre à l’évidence, il va falloir prendre son mal en patience. SRO Motorsports Group, très prudent dans sa communication pour cause de situation très changeante, n’a pas encore confirmé officiellement le report de la manche GT World Challenge Europe Powered by AWS du Paul Ricard prévue fin mai dans le Var même si son report ne fait aucun doute. Les essais officiels des Total 24 Heures de Spa (16/17 juin) sont eux aussi soumis à validation compte tenu d’un paddock venant de l’Europe entière. Rien ne dit qu’à la mi-juin, le déconfinement sera total et valable pour tous les pays d’Europe et au-delà. Si l’objectif est d’assister à deux meetings Sprint début juillet, la saison Endurance pourrait quant à elle donc débuter par LA course de la saison. (In English)
Malgré toute son énergie, Stéphane Ratel devra composer avec les décisions gouvernementales, y compris pour les Total 24 Heures de Spa qui feront office de deuxième rendez-vous de l’Intercontinental GT Challenge Powered by Pirelli les 25 et 26 juillet. Selon le président-fondateur de SRO Motorsports Group, un changement de date fait partie des options compte tenu de la période actuelle d’incertitude. Comme les autres pays européens, la Belgique a mis en place des mesures très strictes afin d’éviter la propagation du Covid-19. Près de 1500 personnes sont décédées dans un pays où tout événement sportif est interdit au moins jusqu’au 19 avril.
« Le gouvernement belge a déjà indiqué que les festivals de musique d’été pourraient être suspendus, ce qui fait que nous avons donc un point d’interrogation pour les Total 24 Heures de Spa », a expliqué Stéphane Ratel. « Il est difficile d’avoir une visibilité claire pour le moment. Nous avons un plan qui est de redémarrer les championnats SRO fin juin ou début juillet, mais plus le temps passe, plus cela devient de plus en plus improbable. Nous avons un autre plan qui doit commencer avec les Total 24 Heures de Spa, et notre dernier plan serait de débuter à l’automne. Nous travaillons sur ces différents scénarios. La chose la plus importante pour notre entreprise, ce sont nos équipes car nous ne voulons pas qu’elles cessent leurs activités. Chez SRO, nous ne pensons pas vraiment à nous-mêmes. Nous pensons à toute l’industrie que nous avons mis en place autour de la course GT. »
Si le délai entre Bathurst et Spa est conséquent, soit quasiment six mois, l’écart entre Spa (25/26 juillet et Suzuka (23 août) est bien plus réduit. Le meeting d’Indianapolis est programmé le 4 octobre et la finale de Kyalami le 28 novembre.
« La ville de Wuhan est entrée en confinement fin janvier et elle en est sortie deux mois et demi plus tard, mais cela ne signifie pas que vous pouvez vous y rendre librement », précise Stéphane Ratel. « Quand on parle de fin août, on a le temps. Nous ne pouvons pas dire que nous annulons la saison pour réorganiser le tout pour l’année prochaine : ce n’est pas notre intention. Je pense que tout le monde attend le moment où il sera possible de redémarrer. Pour gérer n’importe quelle entreprise, il vous suffit d’attendre et de voir. Il est vrai que le Japon vient de mettre en place une nouvelle interdiction de voyager, mais il est possible que dans deux ou trois mois, cette interdiction de voyager soit levée et que les voyages puissent reprendre. »
SRO souhaite prendre son temps et éviter toute décision prise dans la précipitation : « Jacquie Groom, notre directrice sportive, a fait un bon parallèle avec les Total 24 Heures de Spa 2019. Lorsque nous avons arrêté la course au milieu de la nuit à 4 heures du matin, alors que c’était la tempête et que les gens paniquaient, toutes les équipes disaient qu’il fallait arrêter la course. Il y a eu une réunion avec le directeur de course et finalement la course a pu reprendre six heures plus tard. En fait, elle aurait pu redémarrer deux heures après l’interruption ou ne pas être arrêtée. Parfois, au milieu d’une tempête, vous pouvez prendre des décisions que vous pouvez regretter.
« C’est pourquoi nous ne voulons pas décider immédiatement de tout reporter à septembre, car finalement quelque chose peut se produire. Peut-être que la pandémie va… nous ne savons pas. Nous n’avons tout simplement pas besoin de prendre les décisions trop tôt, mais de rester proche de la réalité avec des plans de sauvegarde sécurisés. »