Stéphane Ratel : “La graduation des peines sera fonction de la gravité”

#50 SPIRIT OF RACE (CHE) FERRARI 488 GT3 PASIN LATHOURAS (THA) MICHELE RUGOLO (ITA) ALESSANDRO PIER GUIDI (ITA) PRO CUP

Le début de saison Blancpain GT Series a été pour le moins mouvementé du côté des sorties de piste. Le meeting de Silverstone doit permettre aux différents acteurs de retrouver leurs esprits. Les pilotes ont reçu un briefing particulier sous la direction de Stéphane Ratel, président de SRO Motorsports Group.

“Il a fallu remettre l’église au milieu du village” nous a confié Stéphane Ratel. “Une même action en piste peut avoir des conséquences différentes. A Monza, on aurait pu avoir la Lamborghini qui sort dans l’herbe avant de revenir sur la piste, cette même Lamborghini qui part dans l’herbe avant de terminer sa course dans le rail ou la Lamborghini qui glisse et qui occasionne un carambolage. Il faut donc appliquer les mêmes règles que dans le domaine de la justice. La pénalité doit dépendre du résultat de l’infraction. Un pilote qui ne respecte pas les limites de la piste à quatre reprises écope d’un drive through et un pilote qui occasionne un carambolage est pénalisé de la même façon. L’échelle n’est pas ce qu’elle devrait être.”

Le départ de Monza a laissé des traces dans tous les esprits et l’idée est clairement de calmer le jeu pour éviter qu’un autre accident se reproduise. “Nous avons une Balance de Performance proche de la perfection et les performances font que les GT3 sont très proches temporellement et géographiquement sur la piste” poursuit Stéphane Ratel. “Nous ne sommes pas en Tourisme et nous ne faisons pas non plus de la compétition de constructeurs.”

L’essence même de la Blancpain GT Series reste l’association Pro-Am et il n’est pas question de modifier cet équilibre même si les équipages professionnels sont de plus en plus nombreux. “A partir de maintenant, toucher une voiture est synonyme de drive through, sortir une voiture vaudra un stop & go et provoquer un accrochage en chaine aura pour conséquence la fin de la course du fautif” tient à rappeler le patron de SRO Motorsports Group. “La graduation des peines sera fonction de la gravité.”

“Si la FIFA n’a pas mis en place l’arbitrage vidéo, il y a une raison” souligne Stéphane Ratel. “Il faut redonner le jugement à l’arbitre avec une sanction immédiate et sans appel. Il y a 15 ans, les situations ne se traitaient pas de la même façon. De nos jours, le team manager vient en direction de course pour prouver qu’il est dans son bon droit surtout que l’équipe pense être de bonne foi. Peut-être qu’on fera des erreurs mais je préfère cela à un défilé en direction de course.”

L’accident de Monza a été disséqué dans son ensemble et les autos venant du fond de grille ont aussi joué un rôle dans le nombre d’autos impliquées : “On se doit de prendre des mesures pour éviter que les autos par l’arrière arrivent plus vite que celles qui sont à l’avant du peloton. Nous contrôlerons les données après chaque course avec la vérification systématique d’une vingtaine d’autos. Ensuite, nous passerons à l’utilisation du GPS pour avoir les données en direct.”

“J’espère que le message est passé car il y a un vrai danger pour la série” explique Stéphane Ratel. “Les gentlemen risquent de fuir et ce n’est pas du tout mon souhait. Un gentleman est comme une femme, il faut en prendre soin et le protéger. Pour en revenir à Monza, notre ASN de tutelle a tout visionné. La conclusion est qu’il y a eu un effet papillon avec une bêtise suivie d’un problème de communication. L’équipe était persuadée que la Lamborghini avait touché l’arrière de la Bentley. L’avant de la Lamborghini ne montre pas la moindre trace. Même à l’issue de la course, le team en était convaincu. Malgré tout, je pense pas que c’était de la mauvaise foi. Une décision doit être prise et cela peut créer de la frustration.” SRO va mettre en place un race advisor afin d’aider les officiels à prendre les décisions.

Il est encore bien trop tôt pour tirer les premières conclusions du message passé par l’organisation mais les deux séances d’essais libres à Silverstone n’ont pas connu le moindre contact ni la moindre pénalité en piste.