Depuis 2011 et les débuts de la Blancpain Endurance Series, Monza a toujours accueilli l’ouverture du championnat européen, exception faite de 2020 pour les raisons que tout le monde connaît. Alors qu’on aurait pu craindre à des plateaux bien ternes, c’est l’inverse qui s’est produit avec plus de 130 GT en Italie. Stéphane Ratel a de quoi être ravi.
Le président-fondateur de SRO Motorsports Group a profité du meeting italien pour lancer une course virtuelle qui donne des points au championnat réel. Monza lui a aussi permis de remettre le casque pour rouler en GT2 European Series. Les sujets à aborder avec Stéphane Ratel sont donc multiples.
Vous êtes satisfait de ce début de saison ?
“Comment ne pas l’être ? Cela fait dix ans que tout fonctionne. Seule l’année 2012 a été difficile. Avant cela, il y a eu 1999 où nous n’avions plus la moindre GT1. Il a donc fallu reconstruire la catégorie GT. 2005 a été l’année où l’explication de la BOP n’a pas été simple.”
Il y a eu la télévision, puis le direct vidéo et maintenant la course virtuelle. Ces changements vont dans le bon sens ?
“Il y a 20 ans, il fallait impérativement la télévision. En 2001, Eurosport était à nos côtés pour le FIA GT. A cette époque, on n’existait pas sans télévision. L’arrivée du digital a bouleversé le cours des choses. Tout le monde a été très réceptif au sujet.”
La pandémie a accéléré les choses ?
“L’opportunité est venue durant le confinement sous l’impulsion d’Anthony Comas. Les épreuves de 2020 ont vu la présence de grands pilotes tels que Charles Leclerc. Ensuite, les constructeurs ont montré de l’intérêt et Fanatec est arrivé. Avec Luca Pirri, mon voisin de palier à Rome, nous avons roulé sur simulateur Fanatec. C’est comme cela que j’ai connu la marque et les voilà maintenant partenaire titre du championnat. Le sim racing, déjà présent aux FIA Motorsport Games, montre qu’il n’est pas nécessaire de faire de la course électrique avec le digital.”
Le paddock s’est montré réceptif ?
“J’en ai parlé aux équipes au Paul Ricard. Si elles n’avaient pas été réceptives, nous n’aurions pas mis le concept en route. Les équipes étaient pour à 52% et contre à 48%. Le fait de récolter des points au championnat réel est révolutionnaire. L’enthousiasme est général. Selon moi, l’intéressant est la relation entre le virtuel et le réel. L’attachement à l’humain est essentiel. On parle bien de simulation réelle avec le danger en moins.”
Une nouvelle fois, SRO dégaine avant les autres championnats…
“SRO est précurseur car nous sommes quasiment la seule organisation à ce niveau où un seul homme décide. Contrairement aux autres championnats où les processus décisionnels sont plus durs, je peux décider plus rapidement. Là, tout a été bouclé en un mois. Avoir de l’agilité est un avantage.”
Si le virtuel est prometteur, le réel l’est tout autant ?
“En 2020, nous avions 54 engagés à l’année en Endurance et 34 en Sprint. Un an plus tard, nous sommes à respectivement 44 et 29. Nous en avons donc perdu 10 en Endurance. Si on regarde l’ensemble, tout grandit.”
Comment l’expliquer dans une période qui offre peu de visibilité ?
“Le sport auto est en quelque sorte une industrie de luxe. On voit, par exemple, que LVMH est en progrès. Les personnes qui ont des moyens ne peuvent plus voyager, plus aller au restaurant, donc plus se faire plaisir. Aujourd’hui, tout cela n’est plus possible. Ce week-end, la seule chose intéressante à faire en Italie est à Monza. C’était la même chose en France à Nogaro. Les acteurs du sport auto ont envie de se faire plaisir, de se lâcher un peu.”
La catégorie GT2 est lancée avec un plateau assez réduit. La confiance est de mise sur l’avenir de la série GT2 European Series ?
“J’espère que ma police d’assurance GT2 va réussir. Les autos sont spectaculaires et elles vont vite. Côté prix, on reste proche du GT4. La catégorie GT2 a une vraie carte à jouer. Le public est différent avec des pilotes qui ont des cheveux blancs. Je sais de quoi je parle (rire). Il y a une clientèle pour ces autos.”