Quinze ans après son lancement à Silverstone en mai 2006, la catégorie GT3 reste LA catégorie GT. Raillée à ses débuts, critiquée pour son manque de cachet, le GT3 reste le plus gros succès de la dernière décennie. La photo de groupe faite à Silverstone en 2006 a bien évolué. Si Stéphane Ratel a la main sur les catégories GT2 et GT4, ce n’est pas le cas pour celui qui a tout de même inventé le concept. La fin programmée du GTE dans les années à venir pourrait bien mettre encore plus la lumière sur le GT3 qui devrait arriver au Mans.
Maître du GT depuis plusieurs décennies, Stéphane Ratel connait la musique. Le président-fondateur de SRO Motorsports Group s’est brûlé les ailes dans le passé quand les coûts ont augmenté. Il surveille que ceux du GT3 n’explosent pas. Avec des autos coûtant en moyenne 500 000 euros face au million d’une GTE, il n’est pas question d’aller plus haut sous peine de tuer le concept.
Avec le DTM qui se met au GT3 et l’IMSA qui lancera en 2022 une classe GTD Pro, les budgets pourraient bien grimper même si une GT3 reste une GT3. Un programme IMSA en GTD revient déjà à plusieurs millions d’euros.
“Je suis inquiet de voir le DTM et l’IMSA qui se mettent au GT3”, a déclaré Stéphane Ratel à Endurance-Info. “Il faut bien s’assurer de ne pas casser le jouet. L’équation est simple : tant que les constructeurs sont capables de maintenir le prix actuel, la catégorie GT3 n’est pas en danger. Si des championnats font monter les prix, ce sera alors la fin.”
Si l’ACO et la FIA autorisent les GT3 en WEC et donc aux 24 Heures du Mans, les équipes pourraient être tentées de rejoindre l’aventure compte tenu de l’attrait important du Mans.
“Je continue à penser que le plus important est que les constructeurs résistent à la tentation de la surenchère, ce qui permet à tout le monde d’avoir une place”, précise Stéphane Ratel. “Selon moi, le succès du LMH et LMDh est indéniable. Pour ma part, je suis un fervent défenseur de la compétition-client. On peut voir que ce qui est en place actuellement en GTE correspond aux clients qui sont présents. Je ne pense pas que notre paddock va aller là-bas.”