Stéphane Sarrazin est l’un des fers de lance de l’équipe SMP Racing qui évolue en LMP1 privée. L’ancien pilote officiel Peugeot y apporte toute son expérience. Il a fait le point avec nous sur la Super Saison 2018/ 2019 WEC en cours et sur sa BR1 #17 qu’il partage avec Sergey Sirtokin et Egor Orudzhev.
Depuis les 24 Heures du Mans, comment s’est passée la suite de votre saison ?
« Nous avons fait de très belles courses au Japon, où je suis 3e, puis 2e avant que je ne perde une roue, et en Chine. Là bas, nous avons essayé de gagner la course, nous avons pris des risques au niveau stratégie. Nous étions en lice pour le podium, mais Matevos Isaakyan a eu une sortie de piste. Il l’avait déjà abîmée à Spa et au Mans. L’équipe et la voiture progressent bien. De plus, la bagarre avec les Rebellion est vraiment sympa. »
Comment est la voiture ici à Sebring ?
« Nous avons fait deux bonnes journées de tests le week-end dernier avec un total de 14 heures de roulage où nous avons beaucoup travaillé sur le set-up et les amortisseurs. C’est très bosselé ici, cela n’a rien à voir avec l’Europe. La voiture est vraiment mieux maintenant, elle est bien équilibrée. De plus, nous n’avons eu aucun souci ce qui est positif pour la course. »
De plus, c’est une piste que vous connaissez bien…
« Je ne sais plus combien j’ai pu faire de fois les 12 Heures de Sebring, mais j’y étais avec Peugeot, mais aussi en LMP2 avec Starworks Motorsports (HPD ARX-03b avec Ryan Dalziel et Enzo Potolicchio, ndlr) avec laquelle on finit 3e, gagnant la catégorie. J’ai aussi fait du développement Dunlop avec ORECA ici. J’étais avec Nicolas Lapierre et pendant une semaine, on s’était partagé la voiture. Donc oui, je connais bien ce circuit… »
Vous avez un nouveau coéquipier, Sergey Sirotkin. Comment se passe votre collaboration ?
« Il arrive de la Formule 1, mais ça se passe très bien. Cela le change de discipline néanmoins avec le WEC. Il a vite compris comment cela fonctionnait, l’équipe est très bien avec lui. Bien qu’il soit très grand, il est vraiment à l’aise dans la voiture. Je suis vraiment très content de l’avoir avec nous, il va très vite. »
Ce circuit très particulier va-t-il permettre de redistribuer les cartes ?
« Il devrait se passer plus de choses que sur un circuit classique et ça serait pas mal. Ce tracé est tellement dur pour les autos. Cependant, Toyota sera au dessus et intouchable, comme d’habitude. Nous allons de notre côté nous battre avec les Rebellion et ce sera très serré. Je pense que la course sera sympa et qu’on va prendre du plaisir. Nous aimerions faire un podium avec la #17, ce serait mérité après toutes les mésaventures que nous avons eues depuis le début de la saison. Nous n’avons pas été payés de notre niveau de performance affiché en piste que ce soit sous la pluie ou sur le sec. »
Qu’en sera-t-il des 24 Heures du Mans ?
« Nous allons arriver avec beaucoup plus d’expérience et de connaissances de la voiture cette année. L’équipe a beaucoup appris depuis que l’auto tourne. Là aussi, nous viserons un podium, mais au Mans tout peut arriver ! Cette épreuve est encore un peu loin, Sebring devrait nous permettre d’avoir une bonne base de travail pour juin. Nous serons, en tout cas, bien plus prêts que l’an dernier et avec des objectifs à la hausse. »
Quels sont les axes de travail sur cette voiture qui reste très jeune ?
« Je dirais au niveau du set-up, des amortisseurs, l’aérodynamique un petit peu. Cette auto est vraiment bien née, a été efficace d’entrée, mais a été difficile à piloter au début. Nous avons bien progressé, mais il reste de grosses marges de progression dans pas mal de secteurs. »
En dehors du WEC, dans quel autre championnat vous verra-t-on ?
« Je vais faire du Global Rallycross à partir de fin juin. Je suis content, j’avais envie d’un championnat un peu fun où ça glisse un peu plus. Je ferai aussi un petit peu de rallye. »