Le 2 juillet 2017, la scène GT française découvrait un certain Stéphane Tribaudini. Sur sa Ginetta G55 GT4 alignée par CMR dans la classe Am, celui que personne n’attendait s’est imposé au scratch au nez et à la barbe des équipages Pro-Am. Une prouesse qui ne restera pas sans lendemain. En fin de saison, c’est bien le Niçois qui est reparti avec la couronne Am. Fidèle à l’équipe de Charly Bourachot, le trentenaire, qui a découvert la compétition automobile tout juste un an avant son titre, est passé en Alpine A110 GT4 avec là aussi de bons résultats en FFSA GT.
Changement de monture en 2020 avec la Bentley Continental GT3/CMR en GT World Challenge Europe Endurance Cup sur une saison compliquée par le huis clos et un plateau remodelé en Pro-Am et Am. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse et c’est bien Stéphane Tribaudini qui a décroché la couronne Am en Endurance, assortie d’une victoire de classe aux Total 24 Heures de Spa. Alors qu’il cherche toujours à boucler son programme 2021, Stéphane Tribaudini fait le point…
Le passage en GT3 sur une saison complète est un rêve devenu réalité ?
“C’était un rêve de rouler dans cette catégorie. J’avais déjà pu en avoir un goût en 2019 avec quelques courses en ADAC GT Masters. Quand j’ai débuté la compétition en 2016, jamais je n’aurais cru que cela arriverait un jour. Je suis très content d’avoir pu faire cette saison 2020 dans de bonnes conditions chez CMR. Pour moi, c’était une année pour apprendre.”
La pandémie aurait pu tout faire capoter ?
“Le COVID-19 a remis beaucoup de choses en question. Des équipages étaient bouclés en mars pour avoir un plateau sympa en Am et finalement nous étions seuls à Imola pour l’ouverture de la saison. Je suis déçu car sportivement je veux un enjeu. Nous avons essayé de passer en Pro-Am dès la première course, mais cela n’a pas pu se faire.”
Imola a permis de bien lancer votre saison ?
“A Imola (avec Bernard Delhez et Romano Ricci, ndlr), il fallait terminer la course. Les conditions ont fait qu’à deux reprises je me suis retrouvé derrière le safety car avec la meute derrière moi avec de grands noms du GT dans les voitures. Tu sais qu’il faut éviter toute erreur au restart. Durant la neutralisation, tu ne penses qu’à ça. Les deux fois, les choses se sont très bien passées. CMR découvrait la Bentley et le circuit à Imola. Ce premier résultat était encourageant quand on connaît le niveau de la série.”
Le choix de passer en Pro-Am s’est vite imposé ? A Spa, il a tout de même fallu revenir en Am…
“Dès le Nürburgring, nous avons fait le choix de changer de classe. Treize GT3 étaient présentes en Pro-Am et là aussi la course s’est plutôt bien déroulée (avec Romano Ricci et Petru Umbrarescu, ndlr). Pour les Total 24 Heures de Spa (avec Clément Mateu, Stéphane Lémeret et Romano Ricci, ndlr), l’équipage roulait en Am au sein d’un plateau de quatre autos. Cette course reste un grand moment car, un an plus tôt, j’étais en là en FFSA GT. Le challenge sportif est réussi même si sans public, la fête était un peu gâchée. Le podium n’avait pas la même saveur.”
Vous remportez également la finale du Paul Ricard en Am, ce qui vous fait quatre départs et quatre arrivées…
“Malheureusement, la finale du Paul Ricard (avec Nicolas Misslin et Philippe Chatelet, ndlr) était elle aussi à huis clos. Comme je l’ai dit précédemment, CMR découvrait la Bentley Continental GT3. Tout a été mis en place pour que les choses se passent bien.”
Vous estimez avoir franchi une nouvelle étape dans votre carrière ?
“J’ai passé un cap en GT3, surtout quand on voit les pilotes en piste. Je reste un pilote en progression. Je roule très peu en essais. Avant le début de saison, j’avais bouclé seulement trois jours d’essais. Je me suis toujours considéré comme un pilote d’endurance. Dès ma première année en Lamera Cup, j’ai disputé une course de 24 heures. Selon moi, dès que tu partages le baquet, c’est assimilé à de l’endurance.”
Vous avez aimé la Bentley Continental GT3 ?
“La Bentley est pour moi une belle découverte. Au début, quand tu la regardes, elle fait un peu peur. Dès les premiers tours, tout se passe pour le mieux à son volant. Elle met en confiance dans les virages rapides. Avant la Continental GT3, j’avais roulé en Audi R8 LMS GT3 qui n’est pas vraiment comparable.”
Quelle sera votre saison 2021 ?
“Si tout parvient à se mettre en place, je compte rempiler en GT3. Un programme en Pro-Am coulerait de source car la classe Pro-Am correspond bien à ce que je suis. Je ne suis ni Pro ni Am. L’objectif est de jouer devant en Pro-Am en GT World Challenge Europe. Le Pro-Am a un vrai sens sportif. C’est ce sur quoi je travaille. Poursuivre avec CMR fait partie des plans. Je reste ouvert à toute proposition du moment qu’il y a un intérêt sportif derrière.”