Après une carrière de pilote bien remplie, Thierry Tassin a rejoint le Belgian Audi Club Team WRT au titre de directeur sportif. Le binôme qu’il formait avec Pierre Dieudonné s’est séparé cette saison suite au programme WTCR. Thierry Tassin reste donc seul à suivre le Blancpain GT Series. Une semaine après les 24 Heures du Nürburgring, le quadruple vainqueur des 24 Heures de Spa est à Silverstone où l’objectif sera de poursuivre sur la lancée de la victoire décrochée à Monza.
Quel bilan tirez-vous de ce début de saison ?
“Durant l’hiver, l’équipe s’est restructurée avec moins d’autos en Endurance. Nous avons un nouvel ingénieur qui vient de la Formule 2. L’arrivée de Sébastien (Viger) dans le rôle de responsable du programme R8 apporte un vrai plus quand on sait que la monoplace demande de la précision dans les moindres détails. Monza a été une bonne surprise pour nous. En revanche, Zolder a été une petite déception car la performance était au rendez-vous mais l’équipe et les pilotes ont commis quelques erreurs. Je n’avais encore jamais passé autant de temps chez les commissaires sportifs. On gagne ensemble, on perd ensemble. Brands Hatch a permis de redresser la barre avec un excellent week-end à la clé. Malheureusement, les 24 Heures du Nürburgring se sont terminées prématurément.”
La gestion du sprint est différente de l’endurance ?
“Zolder a été un bon rappel à l’ordre car on se rend compte de l’importance de chaque personne. D’un point de vue spectacle, je préfère le sprint. Les courses d’endurance donnent plus le temps de se poser et de réfléchir même s’il faut rester attentif. De plus, le règlement laisse de moins en moins de place à la stratégie. L’arrivée des jokers au Paul Ricard et à Spa va dans le bon sens.”
Le temps obligatoire à respecter dans les stands va dans le bon sens ?
“Le temps minimum à respecter me choque un peu. Je comprends la chose pour le côté sécuritaire. On a tous envie de voir de vrais ravitaillements. Au Nürburgring, on devait patienter 20s dans la voie des stands alors que le ravitaillement était terminé.”
Les 24 Heures du Nürburgring demandent une préparation spéciale ?
“Nous représentions Audi Sport customer racing. On vient sur place avec une équipe de course et nous sommes de quatre à sept par garage. Comme d’autres équipes, on a un camion dans le paddock pour travailler plus facilement sur l’auto. Cette course est unique. Quand on engage une seule auto, comme c’était notre cas cette année, Il faut éviter tout grain de sable.”
C’est une course plus stressante à suivre ?
“On pense surtout à l’accident et à la crevaison. La sortie de piste est souvent fatale et crever demande beaucoup de temps pour rentrer et occasionne des dégâts sur l’auto. Cette année, nous pouvions suivre notre voiture en temps réel via une caméra embarquée. A plusieurs reprises, Vincent (Vosse) et moi avons eu peur lors de dépassements tant les différences de vitesse sont flagrantes.”
La gestion est elle aussi spécifique ?
“Au Nürburgring, il n’y a pas de safety-car. Si on prend du retard, on ne peut pas recoller à la régulière. On peut avoir de la chance avec les Codes 60, ce qui n’a pas vraiment été notre cas. La chance n’a pas été de notre côté cette année. C’est aussi ce qui rend cette course si difficile. Malheureusement, Dries (Vanthoor) est sorti de la piste à 280 km /h en voulant éviter un retardataire qui n’était pas signalé par les commissaires. Par miracle, il s’en est sorti indemne, ce qui est l’essentiel.”