En recrutant Thomas Neubauer, Jérôme Policand savait qu’il tenait entre ses mains un jeune pilote de talent à qui il fallait tout de même laisser un peu de temps pour s’acclimater à son nouvel environnement GT. L’ancien pensionnaire de la Formule Renault Eurocup chez Tech 1 Racing n’a mis longtemps à se faire remarquer au volant de la Mercedes-AMG GT3 #89 qu’il partage en Blancpain GT World Challenge Europe avec Nico Bastian.
La première course du tandem franco-allemand s’est soldée ni plus ni moins par une victoire à Brands Hatch et pas seulement en Silver Cup. Les points de la 8e place sont venus récompenser Thomas Neubauer et Nico Bastian dans la course 2. L’essentiel a été fait puisque le jeune français, âgé d’à peine 20 ans, repart d’Angleterre aux commandes de la Silver Cup en Blancpain GT World Challenge Europe après s’être qualifié 5e de la Q2 sur une piste rendue glissante suite à l’arrivée de la pluie. Thomas Neubauer a assuré pour ses débuts en GT3, lui qui partage son temps avec le Ferrari Challenge chez Charles Pozzi-Courage et ses études en école de commerce (Ecole de Management Paris La Défense).
Surpris de cette victoire en course 1 ?
“Pour être franc, je ne m’attendais pas à débuter aussi bien avec ce succès dès mes débuts. Cependant, il a fallu vite se retrouver la concentration pour la course 2 qui ne s’est pas passée aussi bien. Le travail a été fait à moitié (rires). J’ai la chance de rouler pour AKKA-ASP Team qui met en confiance ses pilotes. Le switch monoplace/GT n’a pas été trop compliqué car je sors de deux mauvaises saisons.”
L’objectif est de faire carrière en GT ?
“La monoplace était une bonne école, mais j’ai toujours été attiré par le GT. J’ai vite compris que la Formule 1 n’était pas pour moi. Rouler en GT m’offre la possibilité de me faire repérer par un constructeur.”
L’adaptation à la Mercedes a été rapide ?
“La Mercedes-AMG GT3 reste une auto imposante, mais assez facile à prendre en main. Les GT3 sont vraiment de superbes autos. Je n’avais plus roulé depuis deux mois dans l’auto sachant que je ne dispute pas le championnat Endurance. Pour moi, ce premier week-end de course était surtout là pour prendre nos repères.”
Vous avez su résister à Maro Engel, ce qui n’est tout de même pas rien…
“Je ne savais pas trop ce qu’allait donner la dégradation des pneumatiques. Je suis parvenu à le distancer en fin de course pour avoir un peu plus de sérénité. Toute l’équipe, ainsi que Nico, ont fait un travail remarquable. Je n’ai compris tout de suite que j’étais en tête car j’étais focalisé sur mon rythme. Après deux tours, mon ingénieur me passe le message que je suis en tête et là je me suis dit : ‘wow il doit me rester 20 tours à tenir face à Engel’. Maro était toujours dans mes rétroviseurs.”
Vous avez hésité entre le Sprint et l’Endurance ?
“Je n’avais pas les moyens de disputer les deux championnats. Je pense que la Blancpain GT World Challenge Europe est bien pour se faire remarquer, mais j’espère bien rouler dans les deux séries en 2020. Pour mes débuts en GT, je suis très fier de porter les couleurs Mercedes-AMG dans cette toute nouvelle série mondiale. J’adore déjà ce championnat qui est très relevé. Ici, il y a beaucoup de grands noms et l’environnement est très professionnel. Je ne pouvais pas tomber dans meilleure équipe que AKKA-ASP Team, qui plus est avec le meilleur coéquipier. On ne roule pas l’un contre l’autre, mais bien l’un avec l’autre. On se complète bien et malgré notre différence de gabarit, on utilise le même siège, ce qui est un avantage quand on roule en Sprint.”