On avait laissé Timothé Buret chez Panis Barthez Compétition fin 2019 en European Le Mans Series. Depuis, le Français est passé en GT World Challenge Europe, chez Tech 1 Racing avec la Lexus RC F GT3. Cependant, il a eu une opportunité qui s’est ouverte : rouler chez DragonSpeed en European Le Mans Series en LMP2 sur une ORECA 07 à la place de Ryan Cullen. Il a disputé la manche du Castellet 240 et fera équipe aux 24 Heures du Mans avec Memo Rojas et Juan Pablo Montoya.
Comment se sont faits les contacts entre vous et Dragonspeed ?
« L’équipe cherchait un pilote Silver et, dans ce que j’ai pu comprendre, ORECA a soufflé mon nom et j’ai eu le soutien de David Zollinger. J’ai vite été en relation avec eux et l’accord s’est fait assez rapidement. »
Comment s’est passée votre première course avec l’équipe en ELMS au Castellet ?
« Très bien déjà car je suis très heureux de pouvoir “remettre les fesses” dans une LMP2. J’étais parti sur le GT3 cette année, j’étais loin de penser que je reviendrai en LMP2. Ce fut une vraie belle surprise pour moi et, en plus, dans une ORECA. Je découvre autre chose pour moi qui ait toujours roulé en Ligier JS P217. Je me suis tout de suite senti à l’aise avec la voiture et j’ai été très rapide. C’est bon signe surtout pour la course de 24 heures qui se profile. L’équipe est très professionnelle, elle fonctionne très bien et tout le monde est très sympa. Je m’y suis bien intégré et je me sens bien avec mes deux équipiers. »
Vous avez récupéré justement un coéquipier « de luxe » en la personne de Juan Pablo Montoya. Comment se passe votre relation avec lui ?
« On s’est vu pour la première fois mardi et on a déjà eu quelques repas, réunions et débriefings ensemble. Il est vraiment très sympa mais on comprend vite quand on discute avec lui que c’est un attaquant en piste. Le tempérament de mes deux coéquipiers est vraiment super, nous sommes assez complémentaires et c’est un luxe de pouvoir rouler avec deux pilotes qui ont autant d’expérience qu’eux que ce soit Memo ou Juan Pablo qui est une légende. Pour la petite histoire, la dernière fois qu’ils ont roulé tous les deux, ils ont gagné les 24 Heures de Daytona. Espérons qu’ils gagnent une nouvelle course de 24 heures cette année (sourire)… »
Juan Pablo Montoya est-il quelqu’un d’impressionnant ou vous êtes assez indifférent à son long palmarès ?
« Cela ne me fait pas grand-chose, je ne suis pas fan de quelqu’un en particulier car je suis venu sur le tard. Je sais ce qu’il a fait, j’ai vu ce qu’il a fait par la suite, c’est pour cela que c’est une belle opportunité pour moi de pouvoir faire équipe avec un tel pilote, d’apprendre et de prendre de l’expérience à côté d’hommes comme lui. Il est très facile d’accès et le courant passe bien pour l’instant.»
Comment voyez-vous la course des 24 Heures du Mans cette année car en LMP2 le plateau est à nouveau relevé ?
« Le LMP2 ces dernières années a toujours été le plateau le plus relevé que ce soit en ELMS ou aux 24 Heures du Mans. On a tendance à regarder les grosses équipes qui sont très fortes comme G-Drive Racing, United Autosports, Jota ou Panis Racing, mais après trois participations au Mans, je sais que c’est celui qui arrivera bien placé dans les dernières heures qui aura sa chance car j’ai déjà vécu pas mal de choses ici. On verra à ce moment qui est encore là. Nous avons aussi un solide package dans notre équipe avec une ORECA, les pneus Michelin, les pilotes, nous avons tout et voulons bien faire aussi. On sait que l’on va se battre avec les meilleurs et j’ai hâte de que la course démarre !»
Un mot sur votre début de saison avec la Lexus GT3 en GT World Challenge Europe…
« Je fais un double programme en GT3 avec Lexus, mais je suis aussi en GT4 Europe avec Toyota. Jusqu’à maintenant, même si je n’aime pas trop cette expression, ce fut relativement « chat noir », vraiment, nous n’avons pas de chance et c’est dommage car la voiture est vraiment performante tout comme les pilotes. Tout est réuni pour bien faire, mais à chaque fois, on a quelque chose qui vient nous stopper dans notre course. Ce fut la même chose pour mes coéquipiers qui ont fait le Sprint à Magny Cours. Ils ont été percutés en Course 1 puis ce fut un départ chaotique en Course 2 qui les a obligés à passer par le bac à gravier. Ce sont soit des faits de course soit un souci mécanique comme au Nürburgring en Endurance où le démarreur nous a lâché au bout du trois arrêts au stand alors qu’il était neuf. A la longue, cela commence à être lassant, mais nous ne perdons pas notre motivation pour autant car cela fait du bien de voir que nous sommes performants. On sait que quand cela va fonctionner, on sera devant…»