Timothé Buret (Panis-Barthez Compétition) : “J’ai mis du temps à réaliser ce qui s’est passé au Mans !”

#23 PANIS BARTHEZ COMPETITION (FRA) LIGIER JSP217 GIBSON LMP2 TIMOTHE BURET (FRA)

Le pilote de 23 ans s’apprête à boucler sa 3e saison European Le Mans Series à Portimão (Portugal) où se déroulera la finale ce dimanche. Depuis ses débuts en LMP2, le jeune pilote est resté fidèle à l’équipe Panis-Barthez Compétition et il fait équipe cette année avec Julien Canal et Will Stevens. Rencontre avec ce pilote qui est passé tout près d’un très beau résultat en LMP2 lors des dernières 24 Heures du Mans.

Quel est votre regard sur la saison ELMS 2018 de l’équipe ? 

“Le bilan est positif au niveau de l’écurie, des pilotes et de la voiture de manière générale. Nous sommes arrivés à tirer tout le potentiel de la Ligier JS P217 et des pneus Michelin sur l’ensemble des circuits. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à concrétiser jusqu’à présent suite à divers problèmes comme des crevaisons ou encore notre souci d’embrayage aux 24 Heures du Mans. Cependant, en termes de performance, nous sommes plutôt contents et fiers de ce que nous avons fait. De plus l’entente entre les pilotes et la relation avec l’équipe est vraiment très bonne.”

L’une des grosses déceptions restera les 24 Heures du Mans avec un podium qui vous a filé entre les doigts à quelques heures del ‘arrivée…

“C’est exactement ça ! Nous avions déjà réalisé 21 heures de course, pourtant trois heures supplémentaires, ce n’est rien. Nous étions à un tour de la première place, nous ne pouvions pas les rattraper, mais nous avions aussi une boucle d’avance sur le 3e. Nous n’avions plus qu’à dérouler pour finir 2e ! Un souci au niveau de la butée d’embrayage est venu tout mettre par terre. Il a fallu une heure et quinze minutes pour réparer. Nous arrivons à finir la course pour le côté symbolique. Ce qui est certain, c’est que c’est certainement l’une des plus grosses déceptions de l’écurie jusqu’à présent et, pour moi, la plus grosse de ma carrière car, au bout, c’était un podium LMP2 aux 24 Heures du Mans !” 

Est ce que vous avez réussi à passer à autre chose tout de suite ou avez-vous eu besoin de temps pour digérer cette déception des 24 Heures du Mans ? 

“Sur le moment, je n’ai pas trop réalisé, en fait ! J’ai bien entendu eu les larmes comme tout le monde dans l’équipe car tout le box pleurait. Je n’ai compris que plus tard que j’étais passé à coté d’un podium au Mans voire même d’une victoire. Je dirais même qu’aujourd’hui, je n’ai pas encore totalement réalisé ! Nous avons eu cette panne, cependant l’histoire des 24 Heures du Mans est remplie de ce genre d’incidents à quelques heures du but. C’est la difficulté de cette course qui en fait son charme ! C’est aussi ce qui la rend si prestigieuse.”

Au niveau de l’équipage, vous semblez très proche et solidaire les uns des autres ? 

“Tout à fait et c’est ce que j’aime en endurance. Les trois pilotes sont proches aussi de notre équipe et des responsables. C’est vraiment un plus par rapport à la compétition pure. Je ne verrai pas faire équipe avec quelqu’un avec lequel je n’aurais pas d’accroche. Pour moi, c’est obligatoire. J’ai toujours eu des atomes crochus avec tous mes coéquipiers depuis que je fais de l’endurance. C’est donc valable pour Will et Julien qui sont vraiment des super mecs ! ” 

Quel sera votre programme en 2019 ? 

“Je n’ai pour l’instant pas vraiment de piste concrète. Mon manager et moi discutons avec pas mal d’écuries parce que l’objectif de l’année prochaine est que je puisse rouler. Je suis ouvert à toutes propositions que ce soit en GT ou en prototype, même si je préférerais rester dans cette dernière car le type d’autos me plait. Cela fait trois ans que je suis en LMP2 et je n’ai pas trop envie de quitter cette catégorie. Cependant, si je dois le faire, cela ne posera pas de souci. J’aimerais aussi refaire les 24 Heures du Mans pour ne pas rester sur ce dernier résultat.” 

Vous avez disputé le Trophée Andros l’année dernière. Allez-vous remettre cela ?

“C’est en discussion même si le Trophée Andros n’est pas vital au niveau performances pour l’année d’après. C’est surtout un championnat qui permet de se maintenir en forme durant l’hiver et garder son mental. C’est très technique car c’est propre à la glisse et à la glace, mais c’est à des années lumières de ce que nous faisons en piste, cela ne nous prépare pas techniquement pour la saison suivante. Nous réfléchissons et, là aussi, je suis ouvert à toutes propositions.”

Vous étiez de nouveau investi dans Mécénat Chirurgie Cardiaque (association qui permet de sauver des enfants atteints de malformations cardiaques en les opérant) en tant qu’ambassadeur. Êtes vous content des opérations pendant les 24 Heures du Mans et des retombées ?

“Absolument. Mécénat Chirurgie Cardiaque avait amené un enfant qui a assisté à la course. Pour ma part, c’était vraiment sympa de partager ce moment avec lui. Il était tout souriant, plein de vie, il en a vraiment profité et l’avoir à coté de moi m’a aussi motivé. Ce fut une belle expérience pour lui comme pour moi. J’espère juste pouvoir reconduire cette opération à l’avenir.”