Après chaque édition des 24 Heures, ce que l’on retient avant tout, c’est l’équipe qui a gagné et son équipage. On retient parfois un abandon : une panne prématurée, un crash, une panne juste avant l’arrivée…
Mais il y a aussi des projets qui n’ont pas vu le jour. Des projets « ambitieux », dont certains n’ont même pas eu le temps de participer aux essais préliminaires.
Endurance Info et 23H56 du Mans font cause commune pour vous raconter les meilleurs ou les pires échecs du Mans.
C’est parti pour le Top 10 de ces voitures qui n’ont pas eu la chance de briller dans La Sarthe….
10 – Hispano Suiza
Créée au début du XXe siècle, Hispano Suiza a connu son âge d’or à l’entre deux guerre. La marque a tenté un retour au début des années 2000 par l’intermédiaire du Group Ravel. Le concept HS21 GTS est présenté en 2002 au salon de Genève avec pour ambition de s’engager au 24 Heures du Mans. L’objectif étant de « faire revivre la marque » justifiant ainsi « le retour en course ». La production devait débuter en 2004 mais ni la production ni l’engagement au Mans n’ont vu le jour…
9 – Fun Tech
Ce projet américain devait faire ses premiers tours de roues en 2003 à Sebring. La Fun Tech RD1 voulait se démarquer par sa simplicité de conception et l’utilisation d’outils aérospatiaux. Certaines parties devaient être même « interchangeables ». Le châssis se voulait capable d’accepter différentes motorisations allant du 4 cylindres au V8 ! Initialement prévu pour la catégorie LMP 675. Ce proto aux allures de MG-Lola en restera là.
8 – Piper Design
L’annonce est faite peu avant Le Mans 2002. Piper Design voulait être un « puissant challenger » pour le double tour d’horloge sarthois avec une LMP 900. La société d’ingénierie britannique avait lancé ce projet au départ avec IRM (International Racing Management) mais différents de concours de circonstances ont poussé Piper Design à poursuivre seul. John Piper avait dit lui-même : « Nous sommes en train de chercher les solutions qui s’offrent à nous. Le facteur le plus important est le produit lui-même : nous savons que cette voiture de sport sera rapide, fiable, pratique et surtout compétitive. » Piper Design ne sera pas au départ des 24 Heures 2003.
7 – Panhard
Qui n’aurait pas rêvé de revoir la marque Panhard au Mans ? Bien que le nom semblait n’avoir aucun rapport avec la marque française. Panhard Motorsports était basé en Caroline du Nord et envisageait de construire deux prototypes LMP2 pour la saison 2004 d’ALMS. La voiture d’essais était censée être construite avec un châssis tubulaire et d’être équipée d’un moteur Honda VTEC 1600 avec Niclas Jonsson au volant. « Notre planning actuel nous permet d’être engagé en ALMS dès cet été » indiquait le communiqué…
6 – PRC
La société autrichienne PRC connue en particulier pour ses voitures les courses de côtes, avait un plan sur trois ans pour concevoir une LMP2. Le premier engagement devait se faire en Sports Car challenge, puis les 1000 km de Spa en 2005, pour viser Le Mans 2006. Aucune voiture avec la bannière autrichienne ne s’est inscrite dans la Sarthe cette année-là.
5 – Koenigsegg
Le projet Koenigsegg LMP a été développé en 2001 par des étudiants de l’université Skövde en coopération avec la marque suédoise. Utilisant le même châssis que la Koenigsegg CC, la carrosserie a quant à elle été allégée grâce au carbone. La Koenigsegg servant de modèle de base, beaucoup d’éléments imaginés de la LMP étaient issus du modèle de production. Si ce projet avait vu le jour, la LMP aurait été la première voiture suédoise à espérer une victoire au Mans…
4 – Mercedes
La dernière présence de Mercedes au Mans remontait à l’édition 1955 et son terrible accident. En 1988 Mercedes tente un retour dans la Sarthe en s’associant à Sauber. Hélas tout ne se passe pas comme prévu pour les Mercedes/Sauber C9. L’éclatement d’un pneu aux essais sur les Hunaudières poussera l’équipe allemande à déclarer forfait. Sans connaître l’origine de l’éclatement, la participation à la course a été jugée trop dangereuse. Ce n’est que partie remise puisque les C9 seront au départ du Mans 1989, avec le succès que l’on connait.
3 – Rondeau
À l’instar des Tyrell en F1. Une voiture à 6 roues a bien failli prendre le départ des 24 Heures. Jean Rondeau voyait en effet que les 6 roues donneraient un avantage certain sur les circuits rapides, pour la tenue de route et le freinage. La Rondeau M579 aurait du prendre le départ du Mans 1979, le projet n’est pas allé au bout. Faute de moyens.
2 – Ardex
En 1981 le français Max Sardou engage au Mans l’Ardex S80. Équipé d’un moteur BMW de 3,5 litres ce prototype avait deux particularités : le moteur à côté du pilote et une aéro novatrice pour la gestion de « l’effet de sol ». Ce dernier était tel qu’il collait la voiture à la piste, ce qui lui faisait perdre de la vitesse en ligne droite. Avec un chrono de 4:05.02 aux essais (50e temps). La S80 n’est même pas parvenue à se qualifier pour la course.
1 – La « Voiture à 5 roues »
Avant que Thomas Laurent ne truste le podium des 24 Heures du Mans. D’autres vendéens ont tenté leur chance… Avec une voiture à 5 roues ! La L.M.A. (pour Lateste Michel Automobiles ou Lamoureux Alain Automobiles, au choix) était propulsée par un moteur BMW de 300 CV « capable de dépasser les 300 km/h sur Les Hunaudières ». Une troisième roue a donc été placée à l’avant du prototype de manière à ce que les trois roues avant forment un triangle… Prévu pour Le Mans 1982 cette innovation, pouvant être considérée comme « une roue de secours »n’a pas convaincu les officiels de l’époque considérant que les créateurs de la L.M.A. avaient une « interprétation un peu trop large du règlement. »On vous laisse admirer ce Fiat Multipla de l’Endurance…