Après plusieurs éditions de disette, le Toyota Gazoo Racing a enfin réussi à décrocher la victoire aux 24 Heures du Mans avec un doublé pour les Toyota TS050 HYBRID. G-Drive Racing s’impose en LMP2, Porsche en GTE-Pro et Dempsey-Proton Racing en GTE-Am. Quatre catégories et douze nouveaux vainqueurs au Mans.
La victoire est donc revenue à la Toyota #8 de Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso, devant la #7 de Kamui Kobayashi, Mike Conway et José Maria Lopez. A aucun moment les Toyota n’ont été inquiétées puisque le troisième a terminé à 12 tours des vainqueurs du jour qui remportent tous les trois leur premier succès au Mans. Trois ans après Nico Hülkenberg, un autre pilote de F1 en activité s’impose au Mans. Beaucoup vont certainement titrer sur la victoire d’Alonso, mais c’est bien une victoire à trois qui récompense la #8. Le meilleur tour en course revient d’ailleurs à l’auto des vainqueurs alors qu’elle était encore aux mains de Sébastien Buemi et ce lors du 5ème tour seulement en 3’17″658. Les deux Toyota sont séparées sous le damier par 1 tour. Et derrière les deux Toyota, on trouve 14 voitures à moteur Gibson entre les deux Rebellion R13 et toutes les LMP2…
On note tout de même quelques alertes dans le camp Toyota avec un Kobayashi au ralenti sur le circuit à 1h30 de l’arrivée avant de rentrer pour remettre du carburant. La #8 a écopé de trois pénalités (1 minute à chaque fois) pour une vitesse excessive sous régime de ‘slow zone’. La #7 a elle aussi été prise en défaut pour la même raison à plusieurs reprises. Pour le reste, il n’y a pas eu le moindre suspense durant cette 86e édition des 24 Heures du Mans.
Avec plus de 10 tours d’avance, Toyota n’a pas eu à hausser le rythme face à la concurrence. La prestation des deux Rebellion R13 du Rebellion Racing est à souligner avec les deux autos à l’arrivée. Quelques petits soucis mineurs parfaitement contrôlés sont venus enrayer la machine mais la 3e place de Thomas Laurent, Mathias Beche et Gustavo Menezes, devant Neel Jani, André Lotterer et Bruno Senna est synonyme de victoire. La R13 conçue par ORECA Technology est bien née. On a parfaitement rempli la mission chez Rebellion.
La concurrence a souffert mais n’a pas démérité. Les deux BR1 du SMP Racing ont fait bien plus que se montrer. Sans un problème de capteur moteur, la #11 de Button/Petrov/Aleshin méritait mieux que cette course anonyme dans les profondeurs du peloton malheureusement conclue par un abandon dans un panache de fumée lors de la dernière heure… Dommage pour la #17 de Sarrazin/Isaakyan/Orudzhev qui a longtemps occupé la 3e place. Matevos Isaakyan est sorti de la piste durant la nuit, ce qui a mis la voiture sur la touche. Comme pour le Rebellion Racing, ART Grand Prix peut être satisfait du travail accompli en si peu de temps. L’autre BR1, celle de DragonSpeed, a abdiqué suite à une sortie de piste de Ben Hanley. Que dire des Ginetta G60-LT-P1 qui ont connu leur lot de pépins ? CEFC TRSM Racing a emmagasiné de l’expérience en vue du futur. ByKolles Racing n’a pas vu le damier suite à une sortie de piste de Dominik Kraihamer le samedi en début de soirée.
G-Drive Racing en tête de bout en bout…
ORECA est impliqué, directement ou indirectement, aux huit premières places des 24 Heures du Mans. Entre le soutien à Toyota, les deux R13 et les clients des ORECA 07, la structure varoise de Hugues de Chaunac a rempli le contrat. On retrouve donc la première LMP2 au 5e rang. Le G-Drive Racing n’a quasiment pas quitté la position de tête depuis samedi 15 heures. Andrea Pizzitola, Jean-Eric Vergne et Roman Rusinov ont déroulé sans connaître la moindre alerte. L’ORECA 07 managée par le TDS Racing a enchaîné les tours rapides. On connaissait le potentiel du tandem Rusinov/Vergne, mais cette victoire récompense le superbe travail d’Andrea Pizzitola depuis son arrivée en LMP2. Quarante ans après le succès d’Alpine-Renault au général, Alpine termine 2e en LMP2 avec l’A470 de Nico Lapierre, André Negrao et Pierre Thiriet. La troisième place de l’ORECA 07/Graff-SO24 de Tristan Gommendy, Jonathan Hirschi et Vincent Capillaire fait plaisir quand on voit le début de saison ELMS du team de Pascal Rauturier. Le Graff, renforcé par Renaud Dufour à la stratégie, fait partie des très belles surprises. Le TDS Racing a aussi de quoi être satisfait de la 4e place de Loïc Duval, Matthieu Vaxivière et François Perrodo. En fin de course, Loïc Duval a cravaché pour remonter sur l’ORECA 07/Graff-SO24 victime d’une crevaison dans la dernière heure, mais il aura manqué 2.5s sous le damier.
Le podium en LMP2 s’est fait par élimination. Sans un problème d’embrayage, la Ligier JS P217/Panis-Barthez Compétition de Canal/Stevens/Buret pouvait entrevoir un podium. La Ligier équipée de pneumatiques Michelin, s’est parfaitement comportée mais pour la 2e fois en 2 ans, c’est l’embrayage qui a fait des siennes. Elle finit 11ème du LMP2. L’autre bonne surprise est la prestation de l’ORECA 07/IDEC Sport Racing de Paul Lafargue, Memo Rojas et Paul-Loup Chatin. Là aussi, le podium était possible sans un problème moteur le dimanche en fin de matinée.
Dommage également pour la Ligier JS P217/United Autosports de Di Resta/Albuquerque/Hanson, victime d’une sortie de piste après une belle prestation. C’est l’autre Ligier anglo-américaine qui est la meilleure représentante des châssis Onroak Automotive, 5e. Les deux Ligier ont perdu 3 tours le temps de régler un problème d’antenne FIA.
L’édition 2018 n’a pas souri au Jackie Chan DC Racing avec comme meilleur résultat une 6e place pour les malaisiens Jeffri/Jaafar/Tan. Chez DragonSpeed, Nathanaël Berthon a une nouvelle fois montré de belles choses mais plusieurs pépins ont ralenti la progression de la #31. Dans le camp Dallara, Racing Team Nederland s’en est le mieux sorti avec la 8e place.
Le classement de la course est ici