Inusable la Toyota TS050 HYBRID ? Lancée en 2016 dans le grand bain du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, la LMP1 hybride, qui sort d’un deuxième succès de rang aux 24 Heures du Mans, a été peaufinée en vue de la saison 2019/2020 où Toyota se battra contre…Toyota. Le Prologue FIA WEC de Barcelone va montrer où en est Toyota face à la concurrence, ou plutôt où en est la concurrence face à Toyota.
Pour cette huitième saison FIA WEC, c’est du côté des pilotes qu’il faut voir du sang neuf. Fernando Alonso étant parti sous d’autres cieux, c’est Brendon Hartley qui fait son retour en LMP1 hybride après une saison de Formule 1 et 4 petits points marqués. Le Néo-Zélandais, double champion FIA WEC, aura la lourde tâche de remplacer l’Espagnol. « C’était difficile d’être spectateur au Mans, mais il était crucial d’observer et de commencer à m’intégrer à ma nouvelle équipe, » explique la nouvelle recrue. « Je suis tombé amoureux du Mans lors de ma première participation en 2012, alors après deux éditions manquées, je suis impatient de revenir. Depuis Le Mans, j’ai bouclé mon premier véritable test sur la TS050 HYBRID et je me sens à l’aise avec l’auto. »
L’autre nouveauté concerne la présence de Thomas Laurent dans le rôle de pilote réserviste, prêt à poser son derrière en course dès que l’occasion se présentera. Le Vendéen, qui en quelques années est passé du baquet d’un karting à celui d’une LMP1 hybride de 1000 chevaux, aura l’occasion de montrer ce qu’il sait faire en plus de son statut de pilote Signatech-Alpine : « Ce sera une saison très chargée pour moi de faire partie de Toyota Gazoo Racing et de rouler également en LMP2. J’aime beaucoup le travail avec toute l’équipe Toyota et je découvre la TS050 HYBRID. C’est une voiture incroyable et je suis toujours impatient d’en prendre le volant. Les essais sont assez limités, mais je ferai également beaucoup de simulateur, ce qui facilitera mon développement en tant que pilote, tout comme le travail avec les autres pilotes qui ont plus d’expérience. »
Du côté de la Toyota, peu de choses ont évolué à l’œil nu, si ce n’est une livrée blanche et rouge corrigée pour une tournée d’adieu de huit courses : Silverstone, Fuji, Shanghai, Bahrain, Sao Paulo, Sebring, Spa, Le Mans. L’objectif est bien entendu de conserver la couronne mondiale, mais aussi de ramener définitivement le trophée des 24 Heures du Mans dans le cas d’une troisième victoire successive. Sur le papier, personne ne pourra battre Toyota Gazoo Racing, cela ne fait guère de doute.
« C’est la dernière saison de la réglementation LMP1 hybride et la dernière saison de notre TS050 HYBRID, qui a tant fait et qui, nous l’espérons tous, peut encore en faire davantage avant de prendre la direction du musée », a confié Hisatake Murata, président de l’équipe. « Notre objectif ultime est de remporter Le Mans pour la troisième année consécutive, ce qui constituerait un bel hommage à la TS050 HYBRID et à tous ceux qui ont travaillé d’arrache-pied depuis 2015 pour concevoir, développer, produire et fait rouler cette voiture. En tant qu’équipe, nous sommes devenus plus forts et plus résilients au cours de l’ère TS050 HYBRID. Nous devons le démontrer à nouveau alors que nous nous efforçons de défendre nos titres et, en parallèle, de nous préparer à la nouvelle réglementation Hypercar. »
Malgré le peu de concurrence pour le dernier baroud d’honneur de la catégorie LMP1 hybride, on a beaucoup travaillé dans le camp japonais, comme l’explique Pascal Vasselon, directeur technique : « Notre voiture pour cette nouvelle saison n’est pas radicalement différente de celle de la saison dernière. Nous avons lancé la TS050 HYBRID en 2016 avec un développement continu au fil des saisons. Les mises à jour pour cette année concernent l’optimisation des détails et la fiabilité. Le changement le plus évident est la carrosserie avec une nouvelle aéro et des modifications mineures pour améliorer la fiabilité. De toute évidence, la saison dernière, nous avions le package le plus solide comme cela s’est vu en course dans les résultats. Mais lorsque vous regardez le développement de nos concurrents, entre Le Mans 2018 et 2019, vous constatez un grand pas en avant dans leurs performances. Par respect pour leur capacité à améliorer la performance de leurs voitures, nous ne pouvions pas rester immobiles. Nous n’avons jamais sous-estimé leurs capacités, nous avons donc dû améliorer constamment notre package à chaque fois que cela était possible et efficace. »