Le retour d’Alpine en compétition s’est d’abord traduit par une campagne LMP2 qui est toujours en cours. Le modèle routier est maintenant de sur de bons rails, l’Alpine Elf Europa Cup connaît une belle deuxième année et la version GT4 de l’A110 se vend bien après une belle saison 2018. Philippe Sinault, patron de Signatech, était à Nogaro pour les Coupes de Pâques. L’occasion de faire un point avec lui sur les différents dossiers Alpine, de la Cup à la LMP2 en passant par la GT4.
La satisfaction est de mise pour la version GT4 ?
“Les résultats 2018 ont fait que nous avons vendu des autos. On a vendu ce qui était à vendre. 15 Alpine A110 GT4 ont trouvé preneur, nous en avons une en Suède, deux au Japon et bientôt une en Autriche. Le produit suscite de l’intérêt en France et l’enjeu est maintenant de séduire des équipes en dehors de la France.”
Maintenant que l’auto est bien née en GT4, une version plus typée Endurance est dans les tuyaux ?
“Il faut peu de choses pour un kit Endurance. Les freins de l’auto sont déjà taillés pour des courses longues. Il faut juste faire quelques ajustements. Pourquoi pas voir des Alpine A110 GT4 aux prochaines 24 Heures de Dubai…”
Vous sentez toujours le même engouement pour la marque Alpine ?
“L’engouement est clairement là et on s’habitue aux bonnes nouvelles (rires). Le programme LMP2 a été la locomotive. L’initiative de le lancer en 2013 a été vraiment bonne.”
L’Alpine Elf Europa Cup se porte elle aussi très bien…
“L’objectif était d’avoir 20 autos et nous en avons 20. Le plateau est très séduisant, mais on doit maintenant ratisser hors des frontières françaises. Nous avons tout de même un Belge et un Suisse. Nos clients sont vraiment satisfaits de l’auto, ce qui est un gros point positif.”
Pour ce qui est du programme LMP2, il y a un titre mondial à aller chercher. Alpine sera encore là, en 2019/2020 ?
“L’enjeu est de taille et nous allons tout faire pour remporter les 24 Heures du Mans à la régulière et décrocher le titre. L’envie de poursuivre est clairement là.”
Vous qui avez sorti beaucoup de jeunes talents, vous pensez qu’il est toujours possible de percer en LMP2 ?
“Le talent peut encore être reconnu. Cependant, nous sommes à une période charnière avec des équilibres qui bougent beaucoup. Il y a encore quelques années, un pilote pouvait faire ses armes en LMP2 avant de passer en LMP1. Brendon Hartley et Thomas Laurent en sont le parfait exemple. Nicolas Lapierre est aussi passé par ce chemin. En 2019, c’est un peu moins clair dans la définition de la trajectoire pour y arriver. Le GT s’affirme comme une catégorie où un pilote peut faire carrière. Un pilote qui ne va pas en F1 veut vivre de son métier. Chaque année, lorsque je fais ma liste des pilotes pour la saison suivante, je place Laurens Vanthoor (le Belge a roulé chez Signature en F3 Euroseries, ndlr) dans mon schéma, mais il n’a jamais été possible de le faire rouler. La catégorie LMP2 doit être une catégorie de passage pour aller en LMP1. Il fut un temps, encore récent, où la catégorie LMP1 offrait plus de 25 volants aux 24 Heures du Mans.”
La discipline est, elle aussi, à un tournant. La future catégorie reine intéresse Signatech et Alpine ?
“Ce qui est sûr, c’est que Alpine n’est plus un one shot marketing. L’ADN de la marque reste la compétition, donc toutes les pistes sont étudiées. La catégorie Hypercar fait partie des programmes qui peuvent être étudiés mais tout dépend de la future réglementation. Pour y aller, la première chose est d’avoir une plateforme globale.”