En 2003, le Team Nasamax alignait une Reynard aux 24 Heures du Mans pour un certain Romain Dumas, associé à Werner Lupberger et Robbie Sterling. Après l’alcool de betterave sur une Porsche en 1980, le team britannique a eu l’idée de propulser sa LM P900 à l’alcool de maïs. La prestation mancelle du trio s’était arrêtée le dimanche matin sur un début d’incendie.
Un an plus tard, la structure dirigée par John McNeil a décidé de renouveler l’expérience avec son prototype roulant avec un carburant entièrement renouvelable, mais en passant au moteur Judd V10 5 litres. La Nasamax DM139 LMP1 était la seule LM P1 engagée à la réglementation 2004 (diffuseur, fond plat, aileron arrière réduit, arceau de sécurité, double bossage sur la capot, brides). Pour cette deuxième participation, le Team Nasamax faisait confiance à Robbie Sterling, Kevin McGarrity et Werner Lupberger.
Du côté du carburant, le bioéthanol était choisi pour une combustion plus propre que celle de l’essence, diminuant ainsi les émissions nocives, et éliminant les émissions de dioxyde de carbone et le gaz à effet de serre. Le bioéthanol était distillé dans le Nord de la France, à partir de récoltes locales de betteraves sucrières et de quelques plants de pommes de terre.
Le Team Nasamax avait besoin d’un plus grand nombre de volume de bioéthanol pour obtenir la même quantité d’énergie qu’un prototype traditionnel. Afin d’obtenir l’équivalence énergétique réglementaire, le volume du réservoir était porté à 135 litres. Pour limiter les risques d’incendie à l’intérieur du réservoir, le système de protection Astek était une nouvelle fois privilégié. L’air, riche en oxygène, qui remplit normalement le réservoir au fur et à mesure que celui-ci se vide, est remplacé par de l’air, riche en azote.
Pour la petite histoire, les agents qui donnent au carburant une odeur particulière avait un goût de fraise à Sebring en 2003 et de vodka au Mans.
Pour des questions de logistique, le Team Nasamax était installé dans la partie haute des stands afin de faciliter le remplissage de la cuve.
L’initiative verte a de suite été adoptée par la commune d’Arnage qui a mis en avant l’engagement du Team Nasamax. La Nasamax DM139 Judd V10 a été exposée devant l’Hôtel de Ville d’Arnage, l’équipe étant reçue à la mairie. L’école d’Arnage était elle aussi mise à contribution avec un gros travail sur le thème des carburants alternatifs. Deux groupes d’élèves se sont rendus sur le circuit pour mieux comprendre cet engagement. Dans la foulée, un autre groupe issu d’un projet pédagogique en classe d’anglais a pu poser ses questions à l’équipe dans la langue de Shakespeare. “Nous sommes ravis de notre implication avec la population locale” déclarait John McNeil, directeur technique. “Nous accueillons les visiteurs autant que possible, et nous recevons de nombreux messages de soutien concernant le projet de carburant vert. Nous avons déjà travaillé avec une école dans le cadre de la compétition Greenpower en Grande-Bretagne. C’est très bien de pouvoir offrir un retour à la population et nous allons continuer à le faire dans le cadre de notre programme destiné à promouvoir les carburants alternatifs au travers du sport automobile.”
On doit le projet Nasamax à Tony King, homme d’affaires basé à Hong Kong. Contrairement à 2003, la Nasamax a rallié l’arrivée des 24 Heures du Mans au 17e rang, 7e en LM P1. L’écurie britannique disputait en parallèle l’European Le Mans Series.