Le 19 juin 2016 à 15h, Audi, Porsche et Toyota s’étaient serrés la main en se donnant rendez-vous un an plus tard pour une nouvelle confrontation à trois au Mans. Ce match à trois se transforme finalement en duel suite au retrait d’Audi à l’automne dernier. Qu’en sera-t-il en 2018 ? Porsche et Toyota seront-ils toujours là ? Le gel du règlement LM P1 jusqu’à 2020 n’incite pas à voir de nouveaux constructeurs rejoindre l’aventure avant ces nouvelles règles qui seront annoncées ce vendredi.
Le très réputé magazine allemand Motorsport Aktuell rapporte que la présence de Porsche, qui était assurée jusqu’à fin 2018, pourrait s’arrêter un an plus tôt, soit en novembre prochain. « J’entends ces rumeurs de temps en temps, mais je n’ai aucun commentaire à faire » a déclaré Andreas Seidl à Sportscar365, en charge du programme Porsche LM P1. « Tout ce que je sais, c’est que tout est confirmé pour 2018. Nous sommes en plein développement de la voiture 2018. » Marcus Schurig (Motorsport Aktuell) avait révélé le départ d’Audi quelques semaines avant l’annonce officielle.
Andreas Seidl a confié que les discussions sur l’après 2019 allaient débuter plus tard dans l’année : « C’est la situation actuelle. Nous attendons maintenant la nouvelle réglementation 2020 et je pense que nous prendrons une décision sur l’avenir dans le courant de l’année. »
La Journée Test des 24 Heures du Mans a montré une nette domination des Toyota TS050 HYBRID, ce qui a donné des sueurs froides au camp adverse qui fait rouler une auto qui fêtera son 4e anniversaire en 2018. « Même en gardant le concept de base, nous pouvons encore faire un pas en avant chaque année » a expliqué Seidl. Il semble acquis que construire une nouvelle auto pour l’année prochaine n’est pas dans les plans compte tenu d’un timing trop serré et d’un budget non extensible.
Du côté du Toyota Gazoo Racing, Rob Leupen, directeur de l’équipe, espère bien avoir de la concurrence en 2018 : « Espérons que ces rumeurs sont fausses. Dans le cas contraire, nous ne pouvons pas influencer une quelconque décision. »
Si Porsche devait précipiter son départ, Toyota se retrouverait alors en solo jusqu’à l’arrivée des nouvelles règles LM P1 en 2020. Peugeot a clairement manifesté son intention de rejoindre l’aventure mais avec un coût nettement revu à la baisse. Le FIA WEC demande d’avoir deux constructeurs, ce qui est le cas si on prend en compte le GTE qui a depuis cette année un vrai titre mondial.
L’objectif reste bien d’attirer de nouveaux constructeurs dans une classe LM P1 hybride qui demande beaucoup de moyens financiers. « Je dois dire que les décisions prises lors des derniers groupes de travail sous la direction de l’ACO et de la FIA vont dans le bon sens » a expliqué Andreas Seidl. « On verra une fois que tout sera connu pour intéresser de nouveaux constructeurs. Je pense que la technologie est pertinente. Elle est pertinente pour les constructeurs automobiles et pertinente pour les futures voitures de route. Si je regarde en arrière, je pense que le concept de base du championnat n’est pas mauvais. En 2015, nous avions Nissan et Audi. Nous avions quatre constructeurs. La réalité, c’est que seuls deux constructeurs s’y intéressent à l’heure actuelle. »
En attendant d’en savoir plus sur le futur de Porsche en LM P1, la marque allemande va partir à l’assaut d’un 19e succès au Mans avant de tenter de conserver sa couronne mondiale.