Victor Leleu (BMW Motorsport) : “C’est comme si la NFL débutait par le Super Bowl”

#24 BMW TEAM RLL (USA) BMW M8 GTLM BMW GTLM JESSE KROHN (FIN) JOHN EDWARDS (USA) NICKY CATSBURG (NLD) AUGUSTO FARFUS (BRA)

Lancer la BMW M8 GTLM dans le grand bain de l’endurance directement par les 24 Heures de Daytona n’est certainement pas la chose la plus facile. Depuis le Roar Before the Rolex 24, la M8 GTLM est quelque peu en souffrance face à la concurrence. Toutefois, il ne faut surtout pas enterrer trop vite la débutante. Victor Leleu, project manager BMW Motorsport North America, est revenu avec nous sur les débuts de la M8 GTLM.

Quel est votre état d’esprit avant d’entamer la carrière de la M8 ?

“Je n’ai jamais vu une équipe aussi motivée et impatiente d’en découdre. Les avis sont unanimes, la plateforme est bonne. Démarrer par une course de 24 heures n’est pas une mince affaire mais l’optimisme est de rigueur. Le cahier des charges est différent du passé car dans le cas de la M8, il faut une auto capable d’aller vite à Daytona et au Mans. On ne peut pas dire que les deux tracés aient beaucoup de similitude. La M8 est faite pour aller vite en ligne droite mais aussi dans les parties plus serrées. Le package est supérieur à ce que l’on a connu dans le passé mais on bénéficie de tout le travail effectué en amont.”

Le challenge reste tout de même de taille…

“C’est comme si la NFL débutait par le Super Bowl. On ne peut pas nier qu’on a manqué de temps pour le développement mais si nous avions eu un an de plus, on aurait voulu encore plus de temps. On sait qu’il peut arriver un tas de choses sachant que la Balance de Performance reste un point d’interrogation. Nos attentes sont raisonnables mais on attend quelque chose de cette course. La pluie peut niveler les performances et il faut compter sur la fiabilité.”

Pourquoi pousser le développement d’une GTE alors que la BOP permet des corrections ?

“La question a le mérite d’être posée mais on ne peut pas s’arrêter à ça. La cible évolue avec le temps, les circuits sont différents. Il faut rayonner le plus large possible. La Balance de Performance est un process sur le long terme. Le législateur a forcément moins de données vu que l’auto est neuve. On travaille en étroite collaboration avec l’IMSA. Ceux qui font la BOP ont certainement le métier le moins enviable au monde. De notre côté, rien ne permet de dire qu’il faille retourner sur la planche à dessin. On ne peut pas se louper car ce serait négatif pour tout le monde. Il y a eu un ajustement à l’issue du Roar mais est-ce que ce sera suffisant ?”

Mettre quatre autos aux 24 Heures du Mans a été envisagé ?

“L’effort serait trop important et BMW y va étape par étape. De notre côté, nous avons 11 courses dont une de 24 heures et une de 12 heures. Plusieurs personnes qui travailleront en FIA WEC avec BMW Team MTEK sont ici ce week-end. Il y a un vrai échange et un vrai partage entre les deux.”

BMW pourrait vendre des autos à des équipes privées ?

“En fonction de la demande, pourquoi pas à l’avenir. Depuis la M3, BMW n’a pas eu une auto éligible pour Le Mans et ça ne serait pas une surprise de voir des équipes privées en M8 dans le futur.”

La piste DPi est en réflexion ?

“Forcément, on a regardé les différentes options possibles, dont le DPi. BMW privilégie le GT car les autos ressemblent plus à ce que l’on voit dans un showroom. L’histoire de BMW est plus axée sur le Touring et le GT.”