BMW Team RLL est toujours à la recherche d’un premier succès en WeatherTech SportsCar Championship avec sa M8 GTLM, ce qui n’a rien d’étonnant compte tenu du peu de recul de la marque allemande avec sa nouvelle monture. BMW peut déjà être satisfait de la fiabilité de sa M8. Avant d’arriver à Watkins Glen, BMW ne comptait que six longueurs de retard sur Porsche, leader du championnat. Victor Leleu, manager Motorsport BMW North America, a fait le point avec nous sur les débuts de la M8 sur le continent américain.
Quel bilan tirez-vous après quatre meetings ?
“Le bilan est similaire à celui des 24 Heures du Mans. On a une auto qui est un vrai concept GT et qui a prouvé une belle fiabilité. Nous avons deux pole positions (Sebring, Mid-Ohio, ndlr) et deux deuxièmes places (Sebring, Mid-Ohio, ndlr). Nous sommes dans une série régie par une Balance de Performance, ce qui oblige à être dans la bonne fenêtre de tir. Nous avons toutes les raisons d’être satisfaits.”
La BOP reste un élément déterminant ?
“On est passé de Daytona à Sebring, avant d’aller à Long Beach sur un tracé qui n’a rien à voir avec les deux précédents. Long Beach et Mid-Ohio avaient une BOP similaire et on a pu voir des résultats différents. La BOP reste un casse-tête pour le législateur. Pour notre part, on continue d’apprendre. La règle numéro 1 était d’avoir une auto fiable, ce qui est le cas. Je sais que ce n’est pas excitant à entendre, mais tous les vainqueurs du loto ont joué à un moment. Terminer Daytona, Sebring et Le Mans est une énorme satisfaction pour nous.”
L’hybride et l’électrique ont le vent en poupe. On peut toujours travailler sur un moteur thermique ?
“A l’heure de l’électrique, on a tendance à penser qu’un moteur thermique est dépassé. On a tout de même gagné 10 secondes en 10 ans au Mans. Les GTE ont des chronos similaires aux GT1 de l’époque. Un V8 turbo a fait beaucoup de progrès malgré une technologie classique. Les Etats-Unis restent centrés sur le moteur à essence.”
Quel est votre regard personnel sur les nouvelles règles présentées au Mans par l’ACO ? Est-ce qu’un constructeur présent en GTE, qui souhaitera rejoindre la catégorie reine, continuera son engagement en GT ?
“La question a le mérite d’être posée. Si je prends le cas de BMW, on se pose toujours des questions car on ne peut pas se permettre de s’arrêter de regarder ce qui peut se faire. BMW a une longue histoire sur le continent américain en Tourisme, GT, prototype. L’un des avantages de la M8 est de pouvoir partager l’auto en FIA WEC. Tout est question d’être au bon endroit au bon moment. A ce jour, BMW est là où il faut être aux Etats-Unis qui est le plus gros marché au monde pour la marque M. La mission n’est pas terminée. Pour ce qui est de l’avenir, c’est bien trop tôt pour en parler.”
Le championnat IMSA est très important pour BMW ?
“La compétition demeure un programme marketing. Gagner à Sebring en 1975 a permis à BMW d’établir la marque sur le continent américain. On voit que quasiment tous les constructeurs ‘premium’ sont présents dans le championnat, preuve s’il en est que la compétition est importante pour l’image d’une marque.”
On peut voir des M8 GTLM ‘clientes’ à l’avenir ?
“On étudiera la chose si la situation se présente. Aujourd’hui, la catégorie GTE est un jeu de constructeurs. En compétition-client, il faut séparer le coût et la valeur.”
Est-ce que BMW pourrait suivre Porsche et Ford aux 24 Heures du Mans 2019 en alignant quatre M8 GTE ?
“Rien n’est écrit dans le marbre même si la question a le mérite d’être soulevée. Un tel engagement peut se justifier mais, avant cela, il faut étudier et analyser la pertinence d’une telle présence qui représente un coût important.”
Il va aussi falloir gérer Sebring 2019 entre WEC et IMSA…
“Ce n’est jamais bon d’avoir des dates communes. Petit Le Mans tombe en même temps que le DTM et le WEC. Nous avons 16 pilotes, ce qui peut compliquer l’équation. Sebring me semble plus facile à gérer car c’est assez tôt dans la saison. Par chance, nos pilotes sont capables de saute d’une GT3 à une GTE sans le moindre problème.”
BMW doit faire rouler Alex Zanardi aux 24 Heures de Daytona 2019 sur une M8 GTLM. Ce sera sur une troisième BMW ?
“La décision n’est pas prise. Ce n’est pas un petit projet et, à personne exceptionnelle, programme exceptionnel. Alex est quelqu’un d’admirable et d’attachant. Il est impossible de trouver quelqu’un qui n’aime pas Alex. Le revoir sur sa terre sportive d’adoption est une belle opportunité pour lui et il met un point d’honneur à briller.”
Comment se porte le marché GT4 aux Etats-Unis pour BMW ?
“Nous avons vendu 25 M4 GT4. L’adoption des règles SRO va dans le bon sens pour le développement de la catégorie. Il y a deux ans, il restait une poignée d’autos dans la catégorie GS. On était arrivé au bout du système. Merci à l’IMSA et au Pirelli World Challenge d’avoir cru au concept GT4 qui est un succès immédiat. L’intérêt pour la M4 GT4 est là. C’est une vraie satisfaction de voir nos clients M235i passer en M4 GT4.”