Le transfert de Vincent Abril de Bentley Team M-Sport à AKKA-ASP Team juste avant le début de saison a forcément été l’un des éléments forts du mercato. Avec ce transfert, le Monégasque a fait le pari d’un nouveau challenge. Ce fut osé car quitter un rôle de pilote officiel n’est pas chose facile. En rejoignant Raffaele Marciello dans la Mercedes de pointe de l’équipe française, Vincent Abril avait plus à perdre qu’à gagner car pas question de prendre 2020 pour une saison d’apprentissage.
L’objectif affiché était clairement de gagner, ce que le tandem de la #88 a fait, pas plus tard que le week-end dernier en s’adjugeant les deux pole positions et les deux victoires à Budapest lors de la finale Blancpain GT World Challenge Europe. Sans un problème mécanique à Brands Hatch et un couac à Misano dans les stands, le titre était clairement à portée de vue. Reste maintenant à briller à Barcelone pour effacer une saison Endurance où le duo a manqué de réussite malgré une belle performance.
Ravi de votre meeting de Budapest ?
“Ce serait difficile de ne pas être content. Dans ce championnat, si tout n’est pas parfait, tu n’es pas devant. Ce week-end hongrois fait du bien pour tout le monde. Décrocher la pole en Q2 fait du bien.”
C’était nouveau pour vous de disputer la Q2. Plus de pression ?
“Jérôme (Policand) a opéré ce changement car d’ordinaire je suis en piste sur la Q1. C’était pour moi un vrai challenge, mais aussi un test personnel. Finalement, les différences entre Q1 et Q2 sont minimes car il y a des bons pilotes partout. L’avantage est que je pouvais me calquer sur le chrono de Lello (Raffaele Marciello, ndlr) en Q1. Budapest a été l’un de mes meilleurs week-ends. La performance a toujours été là sans aucune erreur. On a connu toutes les conditions de piste. Nous sommes dans une spirale positive.”
L’objectif est de rempiler en 2020 avec le statut de pilote officiel ?
“Tout dépendra de ce que la marque veut faire. J’ai fait le pari de quitter un constructeur pour rouler plus souvent, gagner des courses et des championnats, mais l’objectif est bien de rouler à nouveau pour un constructeur. Jérôme m’a fait confiance en me mettant dans sa Mercedes de pointe. Je suis dans une phase de discussion pour 2020 et tout est ouvert. Ma mission est de retrouver un volant d’usine dans de bonnes conditions avec un objectif sportif. La catégorie GT3 est top, mais il y en a d’autres qui m’intéressent. Ma pige en GTE aux 24 Heures du Mans m’a plu. J’étais de suite à l’aise dans une auto que je découvrais (la Porsche 911 RSR #78 de Proton Competition, ndlr). J’ai aussi rêvé de DTM où on y voit pas mal d’anciens pilotes GT3. Alors pourquoi pas moi…”
Aucun regret à avoir changé votre fusil d’épaule cet hiver ?
“C’était un pari sportif, mais je ne regrette rien. Je sentais que c’était le moment de regagner des courses. Cette saison m’a permis de faire deux pole positions en Sprint, de rouler au Mans. Ma belle fin de saison est le meilleur moyen de me mettre sur le marché pour 2020.”
Ce championnat Blancpain GT World Challenge Europe est quand même incroyable…
“Chaque année, on se dit que ça va s’arrêter mais c’est chaque année de plus en plus compétitif. La qualité est toujours plus élevée. Les écarts entre les équipes de pointe se resserrent. Si WRT gagne moins, cela prouve aussi que le championnat est de plus en plus relevé. Tu te loupes de 0.3s en qualif’ et tu es hors du top 10. Si tu es à devant dans ce championnat, tu seras à l’aise dans d’autres séries. Malheureusement, on ne peut pas contrôler la mécanique quand elle fait des siennes et Misano fait partie de la course. Personnellement, j’ai toujours aimé le sprint. Tout doit être parfait, c’est à bloc du début à la fin. En Endurance, c’est plus la régularité qui compte.”
Que retenez-vous de votre première saison au sein du team AKKA-ASP ?
“Sur le papier, tout le monde sait qu’AKKA-ASP fait partie des équipes de pointe. Le challenge n’était pas facile, surtout d’épauler Lello qui est la référence absolue dans une Mercedes. J’ai toujours été humble en prenant cela comme une chance d’être sur la voiture de pointe. J’avais le même état d’esprit quand je roulais avec Maxi Buhk : pas d’ego, ni de mauvaise énergie. Avec Lello, on s’est toujours tiré vers le haut. J’ai beaucoup appris de lui comme il a appris de moi. Quant à Jérôme, il est humainement top. C’est un vrai professionnel et passionné. Rouler pour quelqu’un de profondément passionné a forcément pesé dans la balance pour rejoindre l’équipe.”
Il faut maintenant terminer 2019 sur une bonne note à Barcelone…
“Je suis plus motivé que jamais. L’équipe a beaucoup roulé là-bas et j’aime bien le circuit. On aurait dû gagner à Monza lors de la première de la saison, alors on va tout faire pour remporter la dernière.”