La FIA et l’ACO ont annoncé le week-end dernier que l’homologation des LMP2 actuelles allait être prolongée d’une année pour être portée à six ans (fin 2022 pour l’ELMS et 2021/2022 pour le WEC), ce qui va à coup sûr ravir les équipes qui vont pouvoir amortir un peu plus leurs prototypes. Vincent Beaumesnil, directeur des sports de l’ACO, a estimé que tout changement important de la plate-forme LMP2 aurait été un gros risque compte tenu du succès de la catégorie dans les différents championnats labellisés ACO en dépit d’une catégorie qui devient de plus en plus monotype.
L’arrivée de la nouvelle catégorie Hypercar (septembre 2020) va toutefois mettre un frein aux performances actuelles des autos qui vont être ralenties. Vincent Beaumesnil a expliqué que les équipes ont été la force motrice de cette extension de l’homologation des châssis.
« La conclusion a été que, premièrement, il serait stupide de modifier les voitures pour l’arrivée des hypercars en septembre 2020 et de les changer à nouveau un an plus tard », a expliqué le directeur des sports. « Nous avons décidé que quoi que nous fassions, nous apporterions un changement à la voiture en septembre 2020 et nous ne commencerions pas une nouvelle période un an plus tard. De plus, nous avons compris par le retour des équipes, que, pour des raisons budgétaires, la stabilité est bonne et je pense que le LMP2 est une réussite. Nous avons beaucoup de voitures en course dans les séries secondaires. Tout n’est pas parfait. Bien sûr, nous préfèrerions avoir plus de diversité au niveau des châssis, mais c’est le marché et le sport en a décidé ainsi.
« Ce serait un gros risque de faire d’importants changements quand nous connaissons un tel succès. Donc, on fait dans la stabilité, on ne change pas les voitures et les équipes n’ont pas à faire de dépenses supplémentaires. On va essayer de réduire la performance des voitures en septembre 2020 avec les paramètres dont nous disposons sans modifier la voiture, ce qui passera par la puissance du moteur et des choses comme cela. »
Les paramètres concernant la réduction de puissance des LMP2 ne sont pas encore complètement définis, bien qu’il soit peu probable que la piste du poids supplémentaire soit la piste privilégiée en raison de l’homologation des autos.
« Le principe est que nous ne touchions pas aux autos », a déclaré Beaumesnil. « Nous ne voulons pas forcer les équipes à acheter de nouvelles carrosseries. Donc, nous partons pour deux ans comme cela, un minimum de deux ans. Cela peut donc être deux ans voire plus, mais nous sommes engagés pour deux ans. Compte tenu de l’arrivée de l’Hypercar, il est bon d’attendre un peu afin de voir ce qui se passe avant de décider ce que nous ferons du LMP2 à l’avenir. »
Il faut s’attendre à un ralentissement d’environ 5 secondes par tour au Mans, ce qui correspond à 1 ou 2 secondes sur un circuit traditionnel. Vincent Beaumesnil a précisé que ce ralentissement pourrait être bénéfique aux gentlemen.
« Les équipes nous disent que ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour elles », a précisé le directeur des sports de l’ACO. « La catégorie LMP2 est de très haut niveau avec des pilotes professionnels, mais pas seulement. Pour les autres pilotes, la voiture est une ‘arme’. Elle n’est pas facile à piloter sachant en plus qu’elle est très rapide. Les gentlemen sont des clients, alors je pense que pour eux, c’est bien que la voiture soit un peu moins difficile à piloter. Nous n’allons pas réduire considérablement les performances. Nous parlons d’environ quatre à cinq secondes au Mans, ce qui correspond à une ou deux secondes sur les circuits du WEC. Les autos iront tout de même plus vite que celles de la génération précédente. »
Les autres catégories ne devraient pas bouger sur le plan des performances, en rappelant tout de même que les LMP3 reçoivent un coup de boost en 2020.
Quant au futur du LMP2, il n’a pas encore été considéré : « Lorsque vous connaissez le succès, ce n’est pas le meilleur moment pour réinventer la roue. Si vous êtes en difficulté, vous devez réinventer. Quand Porsche et Audi sont partis, nous avons réinventé la roue. Pour ce qui est du LMP2, nous verrons, mais il est impossible de dire ce que nous ferons ensuite. Il peut s’agir de voitures très similaires, peut-être plus proche de l’Hypercar. Nous verrons. »