Si le visage du LMP2 ne bougera pas en 2018 sur le nombre de constructeurs en place, c’est sur les autos que vont se situer les nouveautés et plus précisément sur trois châssis.
L’ACO a communiqué le week-end dernier sur ce qui sera autorisé pour maintenir une compétition entre les protagonistes sans procurer à l’un d’entre eux un avantage régulier par rapport à la voiture de référence qui est sans aucun doute l’ORECA 07. Les avis divergent sur le sujet, si bien qu’une réunion entre les constructeurs et le législateur est prévue sous peu.
« Nous devons respecter le fait qu’ORECA a fait un excellent travail en construisant une bonne auto, » a déclaré Vincent Beaumesnil à Sportscar365. « C’est très important pour nous. Nous avons juste besoin de restaurer les choses pour les autres voitures et les équipes, dans l’espoir de pouvoir concourir. Toutes les voitures ne sont pas au même niveau de performance, donc nous ne permettrons pas la même chose pour chaque voiture. »
« Si nous autorisons des évolutions aux trois constructeurs pour se rapprocher d’ORECA, alors faire une autre évolution parce que ORECA serait plus lent que les autres serait complètement stupide, » a précisé le directeur des sports de l’ACO. « Ce n’est pas dans l’esprit. Il est important de garder à l’esprit qu’il va y avoir du travail pour être capable de rivaliser. Cependant, nous ne voulons pas qu’ORECA se retrouve dans une situation difficile. Nous devons nous assurer de bien gérer la chose pour que les évolutions ne donnent pas un avantage. C’est très important. »
Le directeur des sports de l’ACO a précisé que la mise en place du joker a été faite dans les règles établies. « Nous savons tous que cette année, l’ORECA 07 est une voiture de référence, » a souligné Vincent Beaumesnil. « C’est la meilleure voiture. La règle, et nous avons établi les règles avec les constructeurs au cours des trois dernières années, dit que si certaines voitures présentent un déficit de performance, il est possible d’accorder une évolution pour compenser ce déficit de performance. Sur cette base, certains constructeurs ont la possibilité de demander cette évolution. Trois d’entre eux en ont fait la demande. Bien entendu, ORECA n’a fait la demande parce que c’était clair pour tout le monde qu’ils ont la meilleure voiture. »
Il a été accordé à Dallara, Onroak Automotive et Riley de revoir leurs LMP2 pour se rapprocher de la référence : « Chaque constructeur aura un développement spécifique basé sur une discussion technique entre les différentes parties avec la cible d’un gain. Seul Riley sera autorisé à travailler sur la voiture, Dallara et Ligier auront uniquement le droit de travailler sur la partie aéro. » Les objectifs de performance ont été communiqués aux constructeurs lors d’une réunion organisée il y a quelques semaines.
« Nous avons des informations et des objectifs, » a déclaré Beaumesnil. « Tout est en cours de finalisation sur ce qui pourra être fait sur les voitures. Une fois que nous avons communiqué la cible à atteindre, les constructeurs doivent proposer exactement ce qu’ils feront sur la voiture. Si le gain est plus élevé que ce nous permettons, alors il devra être changé. »
Vincent Beaumesnil a insisté sur le fait que la catégorie LMP2 n’a pas de Balance de Performance : « La Balance de Performance tient compte de la performance de chaque week-end de course en équilibrant les voitures course par course sur une saison. Le modèle du LMP2 est de fournir une analyse de rentabilité aux constructeurs. C’est pourquoi nous allons avoir les mêmes voitures durant quatre ans et seulement quatre constructeurs parce que cela permet de vendre plus de voitures, d’avoir de meilleurs prix et de fournir un meilleur service. Si certaines voitures ne sont pas compétitives, cela créerait un problème sur le marché LMP2. Nous voulons juste nous assurer de ne pas mettre les paddocks dans une mauvaise situation où les équipes vont se débarrasser de leurs autos. »
Les nouvelles pièces devront passer dans la soufflerie Windshear en Caroline du Nord à la mi-novembre en collaboration avec l’IMSA. Les constructeurs devront fournir ensuite leurs clients gratuitement, y compris aux équipes qui roulent dans le championnat américain.