WRT Team Audi Sport est la première équipe privée de l’ère nouvelle du DTM. Malgré des débuts dans une série disputée, Jonathan Aberdein et Pietro Fittipaldi figurent régulièrement dans les points avec leurs Audi RS 5 DTM. Vincent Vosse, l’emblématique patron de l’équipe WRT, partage son temps entre DTM, GT3 et TCR cette saison. Ce week-end, le DTM fête sa 500e course et Vincent Vosse suivra cette manche anniversaire avec intérêt.
Vous suivez le DTM depuis longtemps ?
« J’ai regardé les courses DTM à Zolder au début des années 90. Mais ce dont je me souviens vraiment, c’est le DTM en1995 du temps des Alfa Romeo, Mercedes et de l’Opel Calibra. A cette époque, je venais de la monoplace. Jason Watt et Jan Magnussen étaient des amis proches. Ils venaient d’entrer en DTM, l’un d’eux chez Alfa Romeo, l’autre chez Mercedes. Et ce furent de grandes années pour le DTM. »
Quel pilote DTM vous a le plus impressionné ?
« Sans aucun doute Bernd Schneider et il continue de m’impressionner. »
Avez-vous déjà piloté une voiture DTM ?
« Non, malheureusement. »
Souhaitez-vous essayer l’Audi RS 5 DTM ?
« Oui, ce serait intéressant. Peut-être que je devrais demander à Dieter (Gass). Au moins, nous n’aurions pas besoin de beaucoup de matériel pour l’insert du siège. »
Aimez-vous le DTM ?
« Le DTM est très impressionnant. Les courses sont très belles, la qualité des équipes et des pilotes est tout simplement géniale. Selon moi, cette discipline est promise à un bel avenir car je pense que la plate-forme est fantastique. »
Aucun regret à être venu en DTM ? Vous aimeriez voir plus d’équipes clientes ?
« Pas le moindre regret à être là. Nous avons le bon environnement et les gars d’Audi ont fait un excellent travail pour nous aider. Nous sommes très heureux de participer au DTM. J’espère que d’autres équipes clientes seront là à l’avenir. Le plan était d’avoir une équipe BMW mais cela n’a finalement pas pu se faire. Si j’ai une déception sur la saison 2019, c’est celle-ci. »
Exception faite du Norisring, WRT a marqué des points sur chaque meeting. Vous êtes satisfait des résultats jusqu’à présent ?
« Il est toujours difficile de dire quelque chose comme cela. Je dirais probablement oui. Nous avons montré un bon potentiel et nous avons terminé quatrième et cinquième ici et là. Mais nous pouvons voir que le potentiel est là pour décrocher un podium, ce qui n’est pas encore arrivé. Un podium aurait vraiment été formidable et l’objectif est toujours là pour les dernières courses de la saison. »
Cet objectif est réalisable tout en luttant contre les équipes officielles ?
« Un podium n’est pas facile à obtenir en DTM. Mais compte tenu du potentiel de Jonathan et Pietro, c’est tout à fait possible. Prenons Brand Hatch : Jonathan était septième à trois minutes de la fin, à seulement quatre secondes du leader. Pietro a aussi réalisé le meilleur tour en course. Cela donne une idée de notre compétitivité. Oui, je suis content de ce que nous avons fait jusqu’à présent. Je ne pouvais pas m’attendre à cela. Je n’aurais pas été surpris de me retrouver derrière les six Audi officielles en qualif’, mais nous ne pouvions pas nous attendre à être parfois devant elles. »
Qu’est ce qui rend le DTM si difficile ?
« Par exemple les arrêts aux stands. Nous avons été la référence dans le passé dans toutes les catégories où nous sommes passés. Nous avons beaucoup de difficultés avec les arrêts aux stands en DTM. Vous avez besoin de quatre personnes qui sont toutes pleinement impliquées. Celles qui s’occupent des pneus ont beaucoup d’importance. Les entraînements sont la clé. Quand vous voyez la façon dont nous faisons les ravitaillements en GT, il s’agit plutôt d’un exercice physique. C’est quelque chose de très différent en DTM. Vous devez beaucoup vous entraîner. Chaque millimètre, chaque détail doit être couvert. C’est si difficile. Ce sera l’un de nos objectifs de l’hiver de travailler dans ce sens. En DTM, tout le monde a le même matériel, c‘est donc à vous de gérer la chose. »
C’est ce qui vous a semblé le plus compliqué cette saison ?
« Ce n’est pas la seule chose. Comprendre le DTM était la partie la plus difficile. Pourquoi Marco Wittmann était-il en pole samedi à Brands Hatch et seulement 12e le dimanche ? Ce sont des choses étranges qui peuvent se produire en DTM et vous devez comprendre pourquoi elles se produisent. Sinon, vous aurez toujours le sentiment de ne pas avoir les choses sous contrôle. »
Vous êtes surpris de cela ?
« Je m’y attendais. »
Vous voyez des changements à apporter dans le championnat à l’avenir ?
« Oui, nos positions à la fin des courses… Ce que je déteste, c’est le prix que nous devons payer pour disposer d’un bon équipement radio et ne pas pouvoir l’utiliser correctement car nous n’avons pas le droit de parler aux pilotes sauf dans la voie des stands. Le MotoGP a de grandes courses sans radio. La Formule 1 a de grandes courses avec la radio. »
Comment se passe la relation avec les autres équipes Audi ?
« Très bien. Je connaissais Ernst Moser et Phoenix du programme GT, mais je n’avais jamais travaillé avec ABT ou Rosberg auparavant. Nous avons reçu l’aide des trois équipes. Jusqu’à présent, il y a une très bonne ambiance entre nous tous. Ils ont été très sympas et serviables. C’est un sentiment agréable, un sentiment que l’on a chez Audi. »
WRT sera encore en DTM la saison prochaine ?
« Cela a toujours été notre objectif. Lorsque nous avons conclu cet accord, l’objectif était toujours d’être présent pendant au moins trois ans. Nous devons faire des rapports et des évaluations en fin d’année pour voir où nous en sommes et si la mission du DTM ajoute de la valeur ajoutée à notre équipe. Mais oui : je veux continuer en DTM. »