Quand on lit les commentaires sur les réseaux sociaux et qu’on regarde les clics sur les articles, on se rend vite compte que deux autos se détachent dans le coeur des passionnés. Pourtant, ces deux autos n’ont rien gagné cette année. Une des deux s’est tout de même illustrée mais l’autre n’a pas décroché le moindre résultat probant à l’exception d’une pole… virtuelle qui a fait autant de clics qu’une pole réelle au Mans.
Vous l’aurez peut-être compris, on parle de la Honda NSX GT3/Team Honda Racing et de l’ENSO CLM P1/01 de ByKolles. Ces deux autos ont fait partie de vos coups de coeur de l’année 2020. Endurance-Info a voulu en savoir plus sur le pourquoi du comment de cette cote d’amour pour ces deux autos. Est-ce le fait d’être dans les deux cas David contre Goliath ?
La Honda NSX GT3 est loin d’être une nouvelle GT3. Développée en engagée par J.A.S Motorsport en Europe, la GT nipponne a toujours été seule face à une concurrence acharnée. Ses débuts aux Total 24 Heures de Spa 2018 étaient en Pro-Am avec un certain Riccardo Patrese dans l’équipage. La Honda NSX GT3 engagée depuis 2018 à Spa a toujours vu le damier, dont deux fois dans le top 10. J.A.S Motorsport a fait le pari de faire rouler une Honda en Intercontinental GT Challenge cette saison : abandon à Bathurst, 3e à Indianapolis, 9e à Spa, 4e à Kyalami. La victoire tendait les bras à Bertrand Baguette, Mario Farnbacher et Renger van der Zande en Afrique du Sud. “On peut dire que Honda s’est fait voler la victoire à Kyalami”, a déclaré Eric Laboisse à Endurance-Info. “J’espère qu’ils reviendront en IGTC et GTWC Europe.” L’avis de Stan Gaillard est identique : “Le résultat ne reflète pas la performance de l’auto. Je trouve l’équipage très intéressant avec des pilotes qui viennent d’horizons divers. La Honda est assez confidentielle et c’est chouette de voir une NSX face aux nombreuses Audi, Bentley, BMW et Porsche.”
Avoir une seule auto en Pro dans une compétition aussi relevée que les Total 24 Heures de Spa n’est pas simple, alors rentrer dans le top 10 lors des deux dernières éditions est une performance qui n’est pas passée inaperçue.
L’engouement pour l’ENSO CLM P1/01 de ByKolles est encore plus prononcé que pour la Honda. Pourtant, ses résultats ne plaident pas en sa faveur. La LMP1 autrichienne a terminé 27e sur 28 aux 6H de Spa avant d’abandonner au Mans après moins de 100 tours couverts. “Kolles, c’est David vs Goliath”, souligne Stan Gaillard. “L’équipe se prend des baffes chaque année au Mans, elle aurait pu lâcher l’affaire depuis bien longtemps mais elle se relève et rebondit. Kolles vient en LMH alors qu’elle pourrait se contenter de faire rouler une LMP2.”
“J’ai une histoire personnelle avec Kolles”, nous a raconté Thomas Perret. “J’étais commissaire aux 24H du Mans 2018 au Poste 32 quand Dominik Kraihamer est sorti de la piste. On aime voir les équipes privées qui ne lâchent pas.” Le sentiment est identique pour Olivier Gaspar : “Je suis admiratif des petites équipes. C’est bien de s’engager face à des constructeurs même si les résultats ne sont pas là.”
On ne peut pas reprocher à ByKolles d’avoir tenté et retenté l’aventure. “Kolles fait preuve d’audace pour rouler en LMP1 avec si peu de moyens”, note Valentin Jousseaume. “Ils ont une capacité à essayer malgré l’échec avec toujours des ressources pour améliorer l’auto et retenter.”
ByKolles prépare son arrivée en Le Mans Hypercar pour 2021 même si les nouvelles se font rares en cette fin d’année. Contacté par Endurance-Info il y a quelques jours, la réponse se fait attendre. Quant à la Honda NSX GT3, on espère la revoir en 2021 avec plus d’autos en piste. Deux modèles rouleront en Italian GT avec Nova Race.