Will Stevens est de retour en LMP2, catégorie qu’il a failli gagner en 2016 aux 24 Heures du Mans. L’ancien pilote de Formule 1 chez Manor Marussia (18 Grands Prix) est désormais pensionnaire de l’équipe Panis-Barthez Compétition et fait équipe avec Julien Canal et Timothé Buret sur la Ligier JS P217 n°23. Il est également impliqué en Blancpain GT Series Endurance. Dans un mois, le Britannique sera au Mans, course qu’il a remportée l’an dernier en GTE-Am sur la Ferrari 488 GTE JMW Motorpsort n°66.
Comment s’est passée le début de saison pour vous en Blancpain GT Series Endurance avec l’Audi R8 LMS du team WRT ?
« Nous avons commencé par la manche de Zolder où les choses auraient pu être meilleures selon moi. Nous avons réussi à terminer 2e de la 1ere manche ce qui est plutôt un bon résultat. Malheureusement, nous avons eu un souci lors d’un arrêt au stand (Dries Vanthoor a touché des cônes devant lui en quittant son emplacement dans les stands, ndlr) qui nous a fait écoper d’un drive through. Nous finissons 12e. C’est dommage car nous pouvions remporter cette course et prendre de gros points. A Brands Hatch, en Course 1, tout a été parfait, une bonne épreuve et une victoire. Par contre, en Course 2, j’ai été percuté par un concurrent qui a endommagé un peu la voiture et cela nous a fait perdre un peu de performance. Après le changement de pilote, nous avons eu un problème avec une roue arrière et nous avons dû abandonner. Nous sommes 2e au championnat alors que nous n’avons pas marqué de point dans deux des quatre courses ! Nous sommes confiants, l’Audi R8 LMS est vraiment bien, l’équipe WRT est bonne, l’équipage solide et je m’entends très bien avec Dries. »
Vous avez connu l’ancienne version des LMP2 aux 24 Heures du Mans 2015 et vous pilotez maintenant une Ligier JS P217 version 2017. Quelle sont les différences ?
« J’ai piloté l’ancienne version avec l’ORECA 05 de G-Drive Racing au Mans et la Ligier JS P2 aux 4 Heures de Spa avec WRT en 2016. La nouvelle version des LMP2 est vraiment impressionnante, particulièrement après une année passée en GT. Là, je retrouve de l’appui aérodynamique, c’est vraiment sympa à piloter. Je me sens un peu comme revenu à la maison car c’est plus le style de voitures que j’ai eu l’habitude de piloter par le passé. De plus, le niveau en ELMS est vraiment élevé avec beaucoup de voitures, de bons pilotes et trois constructeurs de châssis LMP2. Je suis donc ravi d’être de retour en LMP2.»
Comment se sont noués les contacts avec le Panis Barthez Compétition ?
« Mon manager, Didier Coton, a étroitement travaillé avec Olivier Panis. Je lui ai dit que je cherchais une opportunité de revenir en LMP2 et ça s’est fait comme ça. Maintenant, nous avons un équipage solide. »
Quel est votre regard sur l’équipe ?
« C’est une bonne équipe et c’est positif d’avoir un team manager comme Olivier Panis qui a une colossale expérience de la F1 et de l’endurance. Ça aide à mieux communiquer dans l’équipe. Je connais aussi pas mal d’ingénieurs de Tech 1 de ma période en Formule Renault 3.5. Je me suis tout de suite bien senti dans cette écurie. Je suis arrivé assez tard, mais nous travaillons vraiment de façon positive. Je suis très confiant, nous étions plutôt bien avant notre crevaison au Paul Ricard lors de la 1ere manche, nous verrons ici à Monza. »
Que pensez-vous de vos deux coéquipiers ?
« Julien a beaucoup d’expérience du LMP2. Timothé, même si il est assez nouveau dans la discipline, est vraiment rapide, motivé pour apprendre. Je suis impatient de voir ce que nous allons pouvoir réaliser tous les trois cette saison. »
Les 24 Heures du Mans approchent. Comment voyez-vous cette course ?
« Cela fait deux ans que je termine sur le podium et j’espère bien que ma 3e année sera identique ! Au Mans, il faut rester en dehors de tout souci. Cette année, c’est un peu plus l’inconnu avec ce nouveau kit aéro Le Mans. Pour être honnête, je ne sais pas où nous serons en terme de performance avant d’avoir roulé là-bas. Tout le monde est optimiste. Ce que je retiens du passé est qu’en 2016, nous avons fait une course solide mais avons commis quelques erreurs qui nous ont coûté la course. Quand vous perdez du temps au Mans, vous ne le rattrapez jamais, ce fut une édition un peu frustrante. Nous avions un superbe équipage avec Roman Rusinov et René Rast. L’an dernier, avec la Ferrari 488 GTE JMW Motorsport, nous n’avons eu absolument aucun souci et gagnons la catégorie GTE-Am avec trois tours d’avance. L’équipe a fait du super travail, je roulais avec Dries Vanthoor et Rob Smith. Je suis fier de ce résultat, de toute façon gagner Le Mans est toujours quelque chose de spécial. Je suis assez chanceux aux 24 Heures du Mans : deux fois Le Mans, deux podiums ! »
Justement, Le Mans était-elle une course que vous suiviez quand vous étiez plus jeune ?
« Bien entendu, je regardais ces courses de légende à la télé lorsque j’étais plus jeune. Je trouve que depuis plusieurs années, l’endurance a vraiment décollé. Lorsque j’évoluais en Formule Renault et en 3.5, l’endurance n’était pas ce qu’elle est maintenant. Désormais, les jeunes pilotes savent qu’entrer en F1 est extrêmement difficile. J’ai eu la chance de pouvoir le faire et c’est vraiment que c’était mon objectif. Maintenant, beaucoup de pilotes souhaitent courir dans cette discipline et même des pilotes actuels ou récemment sortis de F1 y courent. Je trouve que c’est une très bonne chose que Le Mans et l’endurance aient la reconnaissance qu’ils méritent ! Je pense que le niveau en protos, GTE et F1 est le même. »
Votre prochaine étape est-elle le LMP1 ?
« De ce que j’ai pu apprendre de mon parcours en sport automobile, c’est qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. L’an dernier, j’ai décidé de réorienter ma carrière en GT car je trouvais que ça m’offrait plus d’opportunités. A ce moment là, je ne pensais plus au LMP2 et me voilà de nouveau au volant d’un prototype. J’adore piloter ces nouvelles LMP2. Si une bonne opportunité se présentait pour faire du LMP1, j’y réfléchirais. Pour le moment, on ne sait pas quelle direction va prendre cette catégorie ainsi que d’autres championnats comme le DTM, par exemple. Pour le moment, je suis très bien où je suis, je suis heureux. Je sais qu’il faut être patient et que l’on ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. »