Le nouveau règlement Hypercar fait beaucoup parler en ce moment. On sait qu’un risque existe de voir les LMP2 ralenties pour pouvoir s’adapter au nouveau règlement prototype. Si tel est le cas, “les équipes de cette catégorie seraient déçues”, d’après Xavier Combet, team manager de TDS Racing. (In English)
Le temps au tour proposé pour la catégorie Hypercar serait de 3’30 alors que l’an dernier, le chrono le plus rapide pour une voiture LMP2 aux 24 Heures du Mans était de 3’27”200 (Nathanaël Berthon, ORECA 07 #31 DragonSpeed) à la Journée Test et de 3’24”842 (Paul Loup Chatin, ORECA 07 #48, IDEC Sport) aux essais officiels. Le règlement LMP2 actuel a été introduit en 2017 et selon un cycle de quatre ans qui expirera à la fin de la saison 2020-21 du WEC, ce qui signifie qu’il y aura au moins une saison de cohabitation avec les prototypes Hypercar.
Xavier Combet est donc revenu sur ce souci. “Je suis curieux de voir comment l’ACO va gérer l’écart entre LMP2 et Hypercar. C’est un peu tôt pour se prononcer, mais j’ai entendu dire que les LMP2 resteraient au même niveau que maintenant, même si on peut imaginer que ce n’est pas possible en regardant ce qu’ils disent (allusion aux chronos visés). Avant la dernière spécification en LMP2, nous avions l’autre (qui avait 100 chevaux de moins que maintenant, ndlr) et ils ont alors dit qu’ils voulaient augmenter les performances. Tout le monde a du coup acheté ces voitures, l’ORECA 07 et la Ligier JS P217, avec une vitesse améliorée, et bien entendu, pour avoir de meilleurs chronos au final. Maintenant, j’espère qu’ils garderont cette idée à l’esprit parce que nous avons beaucoup investi. Je serai un peu, pas inquiet, mais déçu si nous devions encore réduire la vitesse.”
Le patron de TDS Racing, écurie présente en Endurance depuis 2011, affirme que baisser les performances en LMP2 aurait un effet direct sur la classe GTE, ainsi que pour les championnats qui s’étendent au-delà du WEC. “S’ils réduisent la vitesse des LMP2 en WEC, cela signifie qu’ils devront réduire la vitesse des LMP2 en ELMS. Et qu’est-ce qu’ils feront avec les LMP3 (dont les nouvelles versions 2020 devraient avoir 35 chevaux de plus, ndlr) ? En GTE aussi : on se souvient que, dans le passé, les GTE étaient proches des LMP2 en vitesse de pointe. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ils ont dû augmenter la vitesse maxi de ces dernières. J’imagine que ce n’est pas vraiment facile à gérer pour être honnête. Je ne dis pas qu’ils font de mauvaises choses, mais, j’espère que le LMP2 conservera les mêmes performances. C’est très important pour l’esprit des courses de cette catégorie.”
De plus, il ajoute que la réduction des performances des voitures LMP2 annulerait une grande partie du travail qui avait été prévu dans la réglementation de 2017 pour rendre la catégorie plus rapide. Le chrono le plus vite en LMP2 aux 24 Heures du Mans a été amélioré de huit secondes entre 2016 et 2017 après l’introduction de la formule actuelle. A noter que les représentants de deux des quatre fabricants de châssis désignés, à savoir ORECA et Ligier, ont déjà plaidé pour la stabilité dans les règlements 2021/22 en LMP2.
“Au Mans, nous pouvons avoir accès au podium principal “, déclare Xavier Combet, faisant référence aux deuxième et troisième places au classement général de Jackie Chan DC Racing en 2017. “C’est toujours difficile de demander à quelqu’un de s’habituer à être sur la bonne voie. Nous faisons de la compétition et nous voulons aller de plus en plus vite. S’ils disent qu’il faut réduire la vitesse, je serai déçu sur le plan sportif et commercial. On a payé pour avoir des améliorations, alors on doit les garder.”
Les discussions concernant le futur la catégorie Hypercar atteignent une étape critique aujourd’hui avec une réunion clé du groupe de travail technique !