Xavier Combet (TDS Racing) : “Terminer 2017 par un podium serait magnifique”

#28 TDS RACING (FRA) ORECA 07 GIBSON LMP2 FRAN«OIS PERRODO (FRA) MATHIEUX VAXIVIERE (FRA) EMMANUEL COLLARD (FRA)

Fidèle à l’European Le Mans Series depuis 2011, le team français était jusque-là sorti des frontières européennes uniquement pour disputer le Petit Le Mans en 2012. L’écurie dirigée par Jacques Morello et Xavier Combet a franchi un cap cette année en alignant deux ORECA 07 en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, une sous l’entité TDS Racing, l’autre sous G-Drive Racing. La structure française aimerait bien clôturer la saison 2017 comme elle l’a débuté, soit par un podium. Avant d’attaquer la finale de Bahrain, Xavier Combet a fait le point sur la saison écoulée tout en donnant quelques pistes pour 2018.

Aucun regret à être passé en FIA WEC ?

“Cela fait longtemps qu’on y pensait et qu’on voulait le faire. Le passage en FIA WEC nous sort d’une certaine zone de confort avec l’ELMS que l’on maîtrise bien. Le côté logistique se gère différemment et sur le plan sportif, nous sommes dans un Championnat du Monde qui représente le haut de la pyramide. Les moyens sont décuplés par rapport à ce que l’on connaissait. Le championnat demande plus d’attention et de ressources humaines. J’en retire beaucoup de positif.”

La maîtrise des coûts reste la priorité ?

“Il faut bien voir où on met le curseur. Tout est très sensible et la question des coûts est au centre du sujet. Tout le monde met beaucoup de coeur pour que les choses avancent du côté positif. Les coûts restent un point délicat à ne surtout pas sous-estimer. Nous travaillons dans un secteur d’activité atypique qui ne laisse pas la place à l’amateurisme.”

Avoir deux autos dès la première année n’a pas été trop compliqué à gérer ?

“Faire rouler deux autos est nécessaire même s’il faut faire face à des coûts incompressibles. Il faut avoir un stock de pièces plus conséquent, d’où plus de matériel à transporter. Par chance, le partenariat établi entre le FIA WEC et DHL fonctionne parfaitement bien. Il n’y a pas eu le moindre couac à gérer, aussi bien sur les délais que la livraison du matériel. Le gros du travail se fait en amont. Il faut 28 personnes pour deux autos. Sur un championnat européen, nous avons plusieurs semaines pour réviser les autos avant le rendez-vous suivant. Sur les manches lointaines du FIA WEC, il faut charger rapidement les autos et les réceptionner le lundi précédant la course afin de les remettre en état pour une course de 6 heures et non plus de 4 heures.”

Rouler en European Le Mans Series reste une bonne école ?

“Le championnat européen permet d’apprendre et de s’aguerrir. En FIA WEC, il faut une remise en question permanente avec un retour technique plus soutenu.”

La #28 de Manu Collard, François Perrodo et Matthieu Vaxivière pris ses marques au fil de la saison ?

“On savait que 2017 allait servir à monter en régime. François dispute sa première saison en prototype, Matthieu vient du GT et de la monoplace, Manu revient en prototype. Tout le monde a conscience que les LMP2 actuelles vont plus vite que les anciennes LMP1. Le trio a décroché un podium à Silverstone dès l’ouverture de la saison, une 4e place à Fuji, une 5e à Shanghai. L’équipage fait face à de sacrés adversaires. Le constat est quasiment rempli. Terminer 2017 par un podium serait magnifique.”

La #26 alignée par le G-Drive Racing a connu des hauts et des bas. C’est aussi votre avis ?

“Il ne faut pas oublier les poles à Silverstone, Spa et au Mans. Sans la pénalité du Nürburgring, il y avait là aussi un bon résultat envisageable. La performance est clairement là. Il a juste manqué la réussite sportive. Il faut maintenant en tirer les enseignements et voir les points à améliorer.”

L’équipage de la #28 a fait dans la stabilité contrairement à la #26. Etait-ce un handicap ?

“Il est vrai qu’il vaut mieux construire un équipage et le garder. Changer de pilote est un exercice particulier. Même si nos pilotes sont performants, c’est un plus quand les pilotes se connaissent.”

L’objectif est de rempiler en 2018 ?

“Revenir en FIA WEC fait partie des objectifs. Nous discutons avec nos clients actuels mais aussi de nouveaux. C’est un peu tôt pour savoir si ce sera avec une ou deux autos, et avec qui. On ne ferme pas la porte à l’ELMS.”

Vous avez regardé la catégorie LMP1 ?

“Comme beaucoup, nous regardons et là aussi on ne ferme aucune porte.”

L’arrivée d’une ‘Super Saison’ est plus compliquée à gérer ?

“Des partenaires sont prêts pour cette Super Saison. Si l’équipe ne trouve pas de partenaires en dehors des pilotes qui sont soutenus sur une année civile, cela complique les choses. Il est utopique de penser que les autos actuelles sont moins coûteuses que les anciennes. Elles vont plus vite et sont donc plus gourmandes sur les pièces. Peut-être que nous aurions dû voir le prix des freins un peu plus élevé. ORECA a fait du bon travail et nous sommes dans la cible. On connaît le prix des pièces et il n’y a pas eu de surprise.”

L’acceptation du joker pour trois des quatre constructeurs en LMP2 va dans le bon sens ?

“A titre personnel, je ne suis pas convaincu sur le bien-fondé du joker attribué aux marques concurrentes à ORECA.”