Avec une mère pilote et un oncle qui compte un palmarès long comme le bras, Yann Ehrlacher avait tout pour baigner dans le monde du sport automobile. A l’instar d’un Jules Gounon, son environnement familial du mulhousien l’a laissé s’exprimer sans tout lui amener sur un plateau. A force de persuasion et de bons résultats, la carrière de Yann Ehrlacher a décollé. Titré à deux reprises en Mitjet, le Haut-Rhinois a rejoint le Yvan Muller Racing en European Le Mans Series au volant d’une LM P3 avec les 24 Heures du Mans en ligne de mire après une 3e place décrochée en Course 2 du Road To Le Mans.
La Norma M30 LM P3 a remplacé la Ligier JS P3 cette saison avec en parallèle un rôle de pilote en WTCC sur la Lada Vesta du RC Motorsport. De quoi partager son temps entre deux autos totalement différentes, comme nous l’a expliqué Yann Ehrlacher : “Tout est différent, aussi bien la voiture que le championnat. En WTCC, je roule face à des constructeurs et il y a une seule catégorie en piste. Il y a beaucoup de paramètres à gérer : moteur, turbo, dégradation des pneus. Il faut beaucoup de roulage pour progresser.”
Si l’Alsacien est reparti d’Argentine avec un premier succès en WTCC, la saison European Le Mans Series est un peu plus compliquée malgré une victoire en guise de clôture de la saison 2016 : “Il faut un peu de temps pour le développement qui reste une auto très récente. Nous avons connu quelques soucis de fiabilité mais je ne me fais aucune inquiétude sur le potentiel de la Norma. L’auto est très bien finie.”
Yann Ehrlacher n’a pas hésité longtemps à cumuler WTCC et ELMS : “Rouler dans les deux championnats me permet d’ouvrir une nouvelle branche dans ma carrière. Nous avons réussi à montrer le potentiel de la Lada en peu de temps. J’espère que cela va m’ouvrir des portes. Rouler dans un championnat du monde est une belle opportunité. Aller vite n’est pas quelque chose de facile car l’auto a moins de chevaux et elle est équipée de pneus moins larges qu’une LM P3. En LM P3, on peut compenser avec la puissance. J’ai écouté avec attention les conseils d’Yvan (Muller) même si sur les circuits il a d’autres obligations. De plus, je découvre tous les circuits.”
“C’est important pour un jeune pilote d’avoir un champ d’action le plus large possible” souligne Yann Ehrlacher. “La Lada Vesta reste une auto pointue à piloter. Je ne mets pas l’endurance de côté car je garde dans un coin de ma tête les 24 Heures du Mans. Des discussions ont été entamées l’hiver dernier pour rouler en LM P2 mais elles n’ont pas abouti. Le TCR fait aussi partie des pistes pour le futur. Tout est une histoire d’opportunité et je ne ferme aucune porte.”