Le 26 avril 1992, Yannick Dalmas mène tranquillement les 500 km de Monza sur la Peugeot 905 qu’il partage avec Derek Warwick. A deux tours de l’arrivée, son prototype connaît un problème de freinage et sa 905 part en tonneau. Une grosse frayeur pour le pilote Peugeot qui sortira indemne d’un accident qui aurait pu avoir de graves conséquences.
Le 10 octobre 1998, Yannick Dalmas dispute le Petit Le Mans au volant d’une Porsche 911 GT1 officielle en compagnie de Uwe Alzen et Allan McNish. Au 235e tour, alors qu’il suit la barquette Porsche #77 dans la ligne de retour, sa 911 GT1 est déventée et s’envole. Là aussi, plus de peur que de mal pour le pilote officiel Porsche.
Yannick Dalmas, ‘race adviser’ en WEC, est revenu pour Endurance-Info sur les deux sorties de piste.
Vous vous souvenez de ce qui s’est passé à Monza ?
“J’étais en tête de la course avec 30 secondes d’avance sur la Toyota. Tout allait pour le mieux avec la victoire qui se profilait car l’arrivée était en vue. Il y a alors eu une rupture d’un disque de frein. C’était dur à vivre car il n’y avait qu’à gérer. A cet endroit, on arrivait à 280 km/h. C’est comme si tu tires le frein à main à 250 km/h ou comme si tu éteins la lumière en descendant les escaliers. Les images sont spectaculaires, mais le crash n’a pas été très violent. En revanche, la suite a été plutôt compliquée…”
Que voulez-vous dire ?
“Jusqu’au retour de la voiture dans le stand, on ne savait pas ce qui s’était passé même si, pour ma part, j’ai bien vu que ce n’était pas une faute de pilotage. Dans le motor home, je me suis retrouvé devant Jean Todt, patron de Peugeot-Talbot Sport, André de Cortanze, l’ingénieur de la 905, Derek Warwick, mon coéquipier, Frédéric Saint-Geours et Jean Boillot, les dirigeants de chez Peugeot. Il y avait une suspicion comme quoi c’était de ma faute. Aux yeux du staff, j’étais le roi des cons d’être sorti. J’ai eu beau expliquer lors du debriefing que ce n’était pas de ma faute, il a fallu attendre l’expertise de la voiture. Quand j’y repense, cette histoire dans le motor home fut vraiment terrible à vivre sur le plan personnel.”
Vous avez repris le volant dans la foulée ?
“Après Monza, il y avait Silverstone. J’étais chargé du dernier relais et, dans les deux derniers tours, même si j’étais fort mentalement, je me suis demandé ce qui allait m’arriver. La confiance est vite revenue. Je n’avais pas la moindre séquelle physique car je suis retombé sur les graviers sans impact. La douleur était plus psychologique.”
L’équipe a compris d’où venait le souci ?
“Le refroidissement des freins avait été diminué, donc il y a eu une usure prématurée. Si l’autre Peugeot 905 n’avait pas abandonné, elle aurait connu le même souci. Je le répète, l’accident a été spectaculaire mais il n’y a pas eu de choc.”
A suivre…