Si vous croisez Yvan Muller, ne lui dites surtout pas qu’il est retraité. Le quadruple Champion du Monde des Voitures de Tourisme reprend le volant cette année en plus de diriger sa propre équipe. Le M.Racing YMR est présent sur trois fronts cette saison : WTCR, FFSA GT, European Le Mans Series. De quoi s’assurer une année 2018 bien remplie…
Yvan Muller ne se contente pas d’apporter son nom à l’équipe, il amène aussi son expérience et ses compétences en étant le plus proche possible de ses troupes sur les circuits, ce qui lui vaut des nuits d’environ quatre heures. Avant de rejoindre Marrakech pour l’ouverture de la saison WTCR, Yvan Muller était à Nogaro pour les Coupes de Pâques où ses Mercedes-AMG GT4 étaient en piste.
Le GT4 fait partie des nouveaux programmes cette saison. Vous regardiez depuis un moment la catégorie ?
“La catégorie GT4 fait partie des trois challenges de l’équipe. En tant que team, on se doit de regarder tout ce qui se fait. En termes d’entreprise, on regarde tout ce qu’il est possible de faire. Il faut prendre des programmes qui permettent de la polyvalence. L’opportunité du GT4 est arrivée et j’en suis ravi. La formule est bonne. Le team continue en LMP3 et le WTCR est venu se greffer par dessus les deux programmes. Les trois championnats sont totalement différents et les trois donnent des horizons différents.”
Quel est votre premier regard sur le FFSA GT ?
“Il y a du monde mais j’ai peur que le ‘pas cher’ change. On va forcément monter en budget même si on veut toujours croire que ça ne montra pas. S’il y a du monde, c’est que la formule est bonne. Nous avons étudié différentes GT4 mais le choix de Mercedes s’est vite imposé sachant que l’un de nos partenaires est concessionnaire Mercedes. Comme le LMP3, le GT4 est un mélange de jeunes et de gentlemen. J’ai lancé l’équipe pour ce partage.”
Du côté du LMP3, quel est l’objectif ?
“On se doit d’élever notre jeu. C’est mon rôle de faire évoluer les choses. Le plateau LMP3 est alléchant et il ne faudra rien laisser au hasard. On ne doit pas non plus sous-estimer le côté logistique. A titre d’exemple, nous serons en même temps à Monza, Pau et Nürburgring à la mi-mai. Cela représente cinq semi-remorques et un staff d’une cinquantaine de personnes.”
Vous avez étudié la piste LMP2 sans appuyer sur le bouton vert. C’est juste repoussé ou carrément mis de côté ?
“Nous avons été très proches d’y aller mais l’opportunité du GT4 est arrivée. De plus, quand nous avons failli prendre la décision, il n’y avait pas de visibilité. Le programme est repoussé à plus tard. A l’origine, je voulais faire uniquement de la Mitjet. Finalement, j’ai fait tout l’inverse de ce que je souhaitais. C’est pire qu’avant. Le team a trois programmes, je pilote et je reste consultant pour Volvo. Il paraît que c’est sympa la retraite (rires).”
Vous n’êtes pas du genre à rester devant une télévision…
“Je suis quelqu’un de challenge. L’équipe a débuté par hasard en 2013. Il faut prendre les choses comme elles viennent. Même si ce n’est pas du tout mon envie, je peux décider de tout arrêter. Malgré l’expérience, il faut apprendre les règles comme c’est le cas en WTCR et GT4.”