Yvan Muller : “La question de passer en LM P2 se pose…”

YVAN MULLER (FRA) TEAM MANAGER M.RACING YMR

Ne dites surtout pas à Yvan Muller que la vie de retraité est un long fleuve tranquille. Le quadruple champion WTCC ne voit pas les semaines s’enchaîner. Après un déplacement en Argentine pour Volvo, l’Alsacien est venu suivre ses troupes en European Le Mans Series et Michelin Le Mans Cup avant de repartir dans la foulée en Suède. C’est dire si les journées sont chargées sur les circuits mais le Yvan Muller patron d’équipe nous a accordé un entretien sur le présent et l’avenir de son équipe.

Le rôle de patron d’équipe est maintenant bien ancré ?

“J’ai encore moins de temps qu’avant (rire). Je passe de plus en plus de temps chez Volvo. Faire rouler trois autos n’est pas forcément le métier que je connais le plus. Diriger une équipe n’est pas la même chose que piloter. Je découvre encore le paramètre humain. L’équipe a vite évolué. En réalité, elle a évolué à la vitesse de mes pilotes. Plusieurs d’entre eux sont avec nous depuis leurs débuts en sport automobile. On a appris beaucoup de choses en faisant rouler une auto. Maintenant, nous en avons trois.”

Faire rouler deux marques différentes en LM P3 n’est pas un handicap ?

“Durant toute ma carrière, j’ai fait dans la polyvalence avec différentes choses. Le but est de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. La question du choix de la Norma s’est posée. Je suis allé voir les plans de l’auto et j’ai été séduit. Toutefois, ce n’est pas un choix contre Ligier. Il est vrai qu’avoir deux châssis différents fait qu’on progresse moins vite car il n’y a pas de partage d’informations.”

Une arrivée en LM P2 est dans les tuyaux ?

“La question de monter en LM P2 se pose. On travaille le dossier pour un programme ELMS et Le Mans. Le FIA WEC demande beaucoup trop de moyens. Il ne faut pas voir les yeux plus grands que le ventre. Nous sommes dans le haut de tableau en LM P3 mais on peut encore faire mieux. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas trop le temps de m’occuper de l’équipe. Maintenant, je suis bien plus concentré sur le team, d’où une certaine légitimité de passer en LM P2.”

Si le team va en LM P2, l’idée est de poursuivre la filière Endurance ?

“Avoir des pilotes de l’équipe en LM P2 est forcément un souhait. De plus en plus de jeunes ne pensent plus seulement à la Formule 1. La discipline s’est nettement rajeunie. Les jeunes pensent Endurance et Le Mans. On l’a vu avec Thomas (Laurent) et c’est le cas pour tous nos pilotes actuels.”

La décision ou non d’un passage en LM P2 sera prendra sous peu ?

“Nous serons fixés au plus tard à la mi-octobre. Il ne faut pas faire les choses dans l’urgence même si cela fait un moment que j’y travaille. Si nous passons en LM P2, nous réduirons la voilure en LM P3 avec certainement une seule auto. Ce qui est sûr, c’est que l’équipe ne manque pas de projet et d’ambition.”

Si la réponse est positive, le châssis est choisi ?

“Hugues de Chaunac est comme qui dirait mon père spirituel…”

Il vaut mieux être dans l’auto ou dans le stand ?

“Je préfère sans aucun doute être derrière le volant (rire). A l’extérieur, ça ne se passe pas comme on veut. Le stress est multiplié par trois. Mon rythme cardiaque est bien plus élevé dans le stand que dans la voiture.”