Alors qu’il pourrait couler une retraite sportive bien paisible, Yvan Muller a choisi la voie inverse. Entre GT4, LMP3 et WTCR, le quadruple Champion du Monde des Voitures de Tourisme est sur tous les fronts. Dès que son emploi du temps lui permet, Yvan Muller suit avec attention la progression des deux Mercedes-AMG GT4 du M.Racing YMR sur les circuits français. L’équipe basée à Magny-Cours allie la jeunesse et le côté gentlemen en faisant rouler Yann Ehrlacher, Alexandre Bardinon, Thomas Laurent, Tugdual Rabreau et Franck Leherpeur. Le tandem Laurent/Bardinon a décroché un podium, contre deux en Am pour Rabreau/Leherpeur. A l’heure de dresser le bilan, Yvan Muller est mitigé…
Quel bilan tirez-vous de vos débuts en GT4 avec Mercedes ?
“Nous avons encore très peu d’expérience en GT4, le programme est arrivé assez tard tout comme les autos. Le calendrier WTCR ne m’a pas aidé car j’ai manqué plusieurs courses. La référence est AKKA-ASP et nous ne sommes pas au niveau. En course, on arrive à tirer notre épingle du jeu, mais il nous en manque encore en qualif’. J’ai quelques idées pour l’avenir car nous n’avons pas eu trop le temps de travailler réellement sur l’auto. Nous avons bouclé une journée d’essais après Magny-Cours et depuis, les choses vont mieux. Le bilan global de saison ne peut pas être positif.”
On vous sent tout de même quelque peu déçu…
“Il y a trop de contacts non sanctionnés et changer une BOP entre les qualifs et la course a de quoi surprendre. J’ai conscience que ce n’est que la deuxième année du championnat, mais il y a des améliorations à apporter. Je fais mon possible pour mettre beaucoup de rigueur dans mon équipe et j’attends la même chose de tout le monde. Aujourd’hui, il n’y a pas toute la rigueur qu’il faudrait. Il y a encore trop de choses aléatoires.”
Votre équipe est présente sur plusieurs fronts cette saison. N’est-ce pas trop dur à gérer ?
“L’équipe dispute trois programmes avec WTCR, GT4 et LMP3. Je tiens à féliciter tout le monde pour le travail accompli. Certains membres de l’équipe ont pris part aux trois. Ce qui est sûr, c’est que nous n’aurons pas trois programmes en 2019. Mon équipe en WTCR s’arrête en fin de saison, c’était juste un one-shot.”
On verra M.Racing YMR en LMP2 la saison prochaine ?
“Je me félicite de ne pas être allé en LMP2 car l’investissement était trop risqué. J’ai préféré jouer la prudence et bien m’en a pris.”
On vous sent toujours aussi impliqué dans votre équipe…
“En tant que pilote, je mets une certaine rigueur à mon équipe. Je veux bien positionner le curseur de rigueur, mais il faut que tout le monde le mette. Je m’engage à fond et je demande la même chose à tout le monde. Cependant, je suis un peu las du manque d’engagement de certains pilotes. J’appelle cela la génération Y (les personnes nées entre 1980 et 2000, ndlr). A Ningbo, j’étais encore à minuit dans le stand pour travailler. Il fallait que je trouve 0.6s mais il m’en fallait 0.2s de plus. Je savais que j’allais les trouver, mais pour cela, il m’a fallu travailler. Sans travail, on ne peut pas progresser. 70% veulent une vie tranquille et stable, 30% vont au charbon.”